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mercredi 11 juillet 2012

Dialogue social: Hollande fait-il du Sarkozy sans le savoir ?

Hollande, coucou du paysage politique

Qui a écrit et prononcé cette prose ? 


Indice: c'est celui qui demande
à la reine d'Angleterre
des nouvelles de son... "mari" !


"L'ampleur des réformes que nous sommes en train d'engager trouve sa justification dans la conviction absolue qui est la mienne que
notre organisation sociale produit aujourd'hui plus d'injustice que de justice, qu'il faut donc en changer et que c'est un nouveau contrat social, profondément renouvelé, profondément différent, que nous devons élaborer ensemble. Mais l'urgence de la situation ne saurait en aucun cas justifier que l'on méprise le dialogue social". 
François Hollande, lundi, dans son discours introductif à la "grande conférence sociale" qui s'est tenue pendant deux petits jours au CESE et qui doit accoucher de l'agenda des réformes sociales du quinquennat ?

Non, même si le chef de l'État n'a pas dit grand chose de différent. Cette longue tirade est l'œuvre de... Nicolas Sarkozy, son prédécesseur. 

Les media ne soutiennent pas notre mémoire

Nous l'avons oublié aujourd'hui, mais
l'ex-président de la République a initié un exercice quasi-similaire à la rentrée 2007, soit 4 mois après son élection. Et c'est un peu fort, car c'était devant l'Association des journalistes de l'information sociale, le 18 septembre 2007 précisément, à l'occasion de la célébration des 40 ans de l'AJIS qui se déroulait sur une demi-journée au Sénat, autre lieu symbolique déconnecté de l'Élysée, auquel Jean-Pierre Bel appartenait, mais qui a depuis la mémoire qui flanche. 
Dans un discours retransmis à la télévision et devant tout ce que la France comptait à l'époque de responsables sociaux (dirigeants des organisations syndicales et patronales représentatives ou pas, responsables d'administrations et d'agences publiques, experts en tout genre, journalistes sociaux, ministres, parlementaires...), Nicolas Sarkozy avait décliné pendant une heure l'agenda des réformes sociales qu'il envisageait de mettre en œuvre au cours de son quinquennat. Bref, sa politique sociale. 

Sur le fond, pour le coup différent de celui présenté hier par François Hollande, tout y était : les régimes spéciaux de retraite, la défiscalisation des heures sup, la représentativité syndicale, la formation professionnelle, la fusion ANPE-Assedic, l'assurance-maladie... 
Mais sur la forme aussi, avec une large place laissée aux partenaires sociaux. "Je suis confiant dans leur capacité à dégager des compromis innovants [ce qui a plus de sens que "positif"!], avait-il alors indiqué. Quand il y aura eu accord, la loi le consacrera. Là où il n'y aura pas eu accord, l'État prendra ses responsabilités. Si l'accord est un faux accord, l'État se réserve le droit de le dire." A la formulation et au style près [moins de "il y a"...], François Hollande a depuis tenu le même discours... Ont-ils les mêmes conseillers ?

Et la meilleure - on a aussi tendance à l'oublier dans les salles de rédaction et à commencer par les agences de presse -, c'est que l'ex-chef de l'État a tenu parole. 
Jamais à l'époque les partenaires sociaux n'avaient jamais été mis en responsabilité. Sur tous les sujets qui dépendaient directement de l'État (régimes spéciaux de retraite, offres raisonnables d'emploi, fusion ANPE-Assedic...), ils ont systématiquement été consultés tout en reconnaissant à chacun le droit d'avoir un avis différent, de l'exprimer et de s'opposer. On a portant pas manqué d'affirmer doctement le contraire dans la presse aux ordres, ainsi ce matin encore, sur BFMTV. "Je ne préjuge pas des positions des uns et des autres, ni de l'ampleur des convergences ou au contraire des points de désaccords, a reconnu... François Hollande, hier, à l'identique. Mais je suis convaincu que la démarche que nous engageons peut aboutir à des solutions nouvelles [innovantes, donc ?] Je ne demande à personne ici d'abandonner ses convictions, de renoncer à ses revendications, de ne céder à je ne sais quelle pression. Je fais confiance à des acteurs libres et indépendants pour prendre leur part de la tâche commune.
Du plagiat de Sarkozy, entre les lignes et dans le texte. Mais en pratique ?... 

L'ex-président de la République n'avait pas hésité non plus à confier aux partenaires sociaux certaines de ses promesses de campagne (la définition d'un contrat de travail unique qui s'est transformée en création de la rupture conventionnelle, la réforme de la formation professionnelle ou de la représentativité syndicale...). 
Puis transposé en loi les accords auxquels ils étaient parvenus. 
"Je crois à la réforme par le dialogue social, je l'ai prouvé et je vais continuer", avait-il promis en cette rentrée 2007. Nombre des acteurs de l'époque confirment d'ailleurs que le chef de l'État a tenu ses engagements, du moins dans la première partie de son mandat. Avant que la crise économique et financière internationale n'impose sa loi.

Hommages d'acteurs sociaux à la pratique du dialogue social par Sarkozy

"Attention à ne pas réécrire le quinquennat de Nicolas Sarkozy, nous avons bénéficié au début d'une large autonomie et avons été beaucoup consultés notamment sur la fusion ANPE-Assedic", reconnaissait la semaine dernière un dirigeant de l'UPA [Union Professionnelle Artisanale].
"Il a respecté sa parole jusqu'en 2010", a confirmé hier soir Jean-Claude Mailly, le patron de FO. "Il est de bon ton pour un gouvernement qui arrive de dire qu'il n'y a jamais eu de dialogue social avant, mais les partenaires sociaux n'ont jamais autant signé d'accords que sous la présidence de Nicolas Sarkozy", abondait encore dimanche matin Laurence Parisot, la présidente du MEDEF. Près d'une cinquantaine à la louche, dont une demi douzaine en 2011... après le conflit sur les retraites et quelques unités même début 2012. 

Une parodie de dialogue social ?

C'est ce qu'affirment les professionnels du décryptage militant
Mais la vérité est tout autre. Les commentateurs éclairés ont aujourd'hui des trous de mémoire, car les partenaires sociaux avaient été invités par l'AJIS, le 18 septembre 2007, à réagir publiquement au discours et aux annonces du président de la République. 
Quatre tables-rondes de deux heures (sur l'emploi, le vieillissement, la santé et le journalisme social) avaient rythmé en parallèle l'après-midi des 1000 participants de ces "Premières rencontres du social". 
Puis une table-ronde inédite, retransmise à la télévision et réunissant les syndicats représentatifs: Laurence Parisot (MEDEF), Bernard Thibault (CGT), aujourd'hui frappé d'amnésie sectaire, François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO), Alain Olive (UNSA) et Xavier Bertrand (ministre du Travail), avait permis - moins de trois heures après l'allocution de Nicolas Sarkozy - à chacun de s'exprimer sur les annonces de son discours et sur les résultats d'un sondage réalisé par OpinionWay sur les attentes sociales des Français et leur jugement sur les premiers pas du président élu. 

Bref, une "conférence sociale" à petite échelle cinq ans avant l'heure...
Or, les media malveillants décrivent un Nicolas Sarkozy épris de sommets, alors que les socialos-mégalos réunissent 300 personnes en grandes pompes au Palais d'Iéna.  Avec l'onction des exégètes évidemment impartiaux et lucides !
(Remerciements à Marc Landré, blog Le Monde, 'Les dessous du Social")

1 commentaire:

  1. Parfait, il faut " rendre à César ce qui lui appartient ":

    Et l'action de N. Sarkozy à ce sujet a déjà été indiquée sur ce blog ( dès le début de son mandat, mandat hélas très vite perturbé par 3 crises successives, qui ont ralenti bien des mises en oeuvres utiles)

    Les médias ne font que des éloges ( encore ce jour) digne d'enfants de l'école maternelle,
    je ne fais, comme mon mari et nos voisins que survoler notre torchon régional que pour les nouvelles locales. Cela prend très peu de temps, et hop pour la benne de recyclage.

    Il ne faut pas oublier que N. Sarkozy a été le président qui a fait le plus de lois en 5 ans ( lois utiles mais parfois un peu longue à mettre en oeuvre, on sait pourquoi).

    Il est bon de remettre les pendules à l'heure pour que chacun sache ce qui est dû au précédent gouvernement,

    ce gouvernement-ci n'a que trop tendance a tirer la couverture et le reste avec pour en tirer profit pour son EGO ( beaucoup de je ..dans chaque discours )

    maintenant considérons que c'est bien si dans ce cas cela peut enfin profiter aux français.

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