POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

jeudi 1 novembre 2012

Jour J des "emplois d'avenir" ...à venir

Son lancement ne signifie pas que le dispositif est opérationnel

"La priorité des priorités" du gouvernement arrive après plus de 5 mois

Le dispositif des "emplois d'avenir", destinés aux jeunes pas ou peu qualifiés des zones défavorisées, est "opérationnel", assure Benoît Hamon, ce jeudi 1er novembre, avec en toile de fond l'explosion du chômage des jeunes. Le coup d'envoi de ce dispositif destiné aux 16-25 ans et largement subventionné par l'Etat, a été donné par un décret paru au Journal officiel.

Alors que le chômage touchait 22,7 % des 15-24 ans au deuxième trimestre, soit 634 000 personnes, le gouvernement ambitionne de créer 150 000 de ces emplois aidés d'ici à 2014, dont 100 000 dès l'an prochain. Dans la cible visée se trouvent notamment les 120 000 jeunes sortant chaque année du système scolaire sans diplôme, pour lesquels le taux de chômage dépasse 40%.

Slogan: "Les emplois de demain" 

Coût estimé pour un dispositif tournant à plein régime : 1,5 milliard d'euros par an. Les emplois d'avenir, "ce sont les emplois de demain", avait lancé le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors de la signature des premières conventions. "La priorité des priorités est de commencer, et de continuer, par les jeunes", avait-il ajouté.

Inscrits dans une des premières grandes lois du quinquennat – adoptée par le Parlement le 9 octobre avec les voix de la gauche et une partie des voix de la droite –, ces emplois d'avenir seront proposés essentiellement dans les collectivités locales et les associations pour une durée de trois ans. Ils ciblent les jeunes peu qualifiés issus des zones urbaines, rurales et d'outremer en difficulté, et devraient être accompagnés de dispositifs de formation.

Les besoins sont inconnus et les infrastructures ne sont pas prêtes

Les besoins ne sont pas tous identifiés et la plupart sont encore en cours. 
"Ne nous précipitons pas," demande Hamon. "L'engagement en faveur des emplois d'avenir doit être sérieux et durable"
Les conventions-cadres ne sont toujours pas signées entre l'Etat et les grands réseaux pour définir la nature de l'engagement pris : "quels types d'emplois sont visés, assortis de quelle formation, quelle est l'articulation avec les autres partenaires mobilisés sur ces conventions - les régions, les départements, pour quel type de prestation : formation, complément de financement de l'emploi.
Dès novembre, les premiers contrats seront signés entre les employeurs et les jeunes, avec l'aide de l'Etat. Je me déplacerai partout en France afin de signer des conventions avec les collectivités et les chambres régionales de l'économie sociale et solidaire, pour mobiliser et appuyer les employeurs dans leurs démarches de recrutement." Tout reste à faire.
Le ministre-délégué l'avoue, "les chambres vont jouer un rôle décisif pour faire le lien entre les politiques publiques, les besoins des associations et le montage des projets dont elles garantiront la robustesse." Le travail de mise en oeuvre reste à faire.
Le 30 octobre 2012, le premier ministre Jean-Marc Ayrault réunir devait un "certain nombre" de "têtes" de réseaux de l'économie sociale, identifiées par chaque ministère comme étant capables de déployer des stratégies nationales de recrutement. Il s'agit de grandes fédérations associatives, d'organisations du secteur sanitaire et social, de coopératives ou de mutuelles : à elles d'identifier les besoins.


Des bénéficiaires militants mais improductifs

Le programme "emploi d'avenir" [150 000 emplois en 2013 et 2014] va reposer pour beaucoup sur la mobilisation de l'économie sociale et solidaire (ESS), notamment du monde associatif, à travers les grands réseaux nationaux dans le domaine du sanitaire et du social, le domaine sportif et les régies de quartiers. Déjà les associations, dont les cadres sont vieillissants, souhaitent que la part des emplois d'avenir réservés aux non-qualifiés soit limitée à 40 % et ne leur soit pas affectée: elles pourront donc faire leur marché parmi les 60% restants... Hamon confirme d'ailleurs que "d'ici à 2020, 600 000 départs à la retraite sont programmés dans l'économie sociale et solidaire. Il y a donc largement matière à construire des contrats de génération, qui permettront aux seniors de transmettre leur expérience." Or, les emplois d'avenir sont inscrits au budget de l'Etat. Comme leur coût est estimé à 2,3 milliards pour 2013, le contribuable participera largement au financement des salaires des cadres du milieu associatif.
La Banque publique d'investissement (BPI), c'est promis, réservera 500 millions d'euros à l'ESS.
Ces 500 millions sont inscrits noir sur blanc dans la lettre d'engagement qui a été signée entre les départements et l'Etat, lundi 22 octobre à l'Elysée, avec le président de la République: l'encre est encore fraîche. 
Mais ils ne sont pas disponibles: la BPI a un président virtuel depuis 15 jours, le 17 octobre, Jean-Pierre Jouyet, un proche du président Hollande qui ne devait pas nommer les grands commis de l'Etat, et un directeur général, Nicolas Dufourcq, mais, elle non plus, n'existe encore que sur le papier.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):