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lundi 25 février 2013

Peillon voudrait rogner les vacances scolaires d'été

"Six semaines de vacances l'été, c'est suffisant"

Les légendaires deux mois de vacances scolaires d'été, de l'histoire ancienne ?

Le ministre de l'Education souhaiterait réduire la durée des congés d'été dans l'Hexagone. 
Ce dimanche, sur BFMTV, Vincent Peillon a lancé un défi: "Nous devons être capables d'avoir un zonage l'été, deux zones, et nous devons être capables d'avoir six semaines, c'est suffisant", a déclaré V. Peillon.

Objectif : 37 ou 38 semaines de cours par an, contre 36 actuellement
Au sujet des rythmes, et  plus globalement l'organisation du reste de l'année scolaire, le ministre recommande "sept semaines de cours, au plus", suivies de "deux semaines de vacances".

Vincent Peillon a réaffirmé que son objectif est d'"aller progressivement" vers 37 à 38 semaines de cours durant l'année, contre 36 semaines, voire 35 avec les ponts à l'heure actuelle, alors qu'il y a 40 semaines de cours en Allemagne. Il a souligné qu'il fallait "d'abord monter la première marche" de la réforme des rythmes scolaires hebdomadaires à l'école primaire, puis au collège et au lycée. "Nous commençons par l'école, il faudra continuer avec les collèges et lycée et puis il faudra faire l'année scolaire", a-t-il dit. "Ca va nous obliger à revoir les examens, et en particulier le fameux baccalauréat, qui occupe les locaux d'un certain nombre d'établissements très tôt dans le mois de juin", a ajouté le ministre en relevant que certains élèves, notamment des collégiens étaient à l'extérieur des établissements scolaires dès le 10 juin.

VOIR et ENTENDRE la déclaration intempestive de Vincent Peillon sur les six semaines de vacances et deux zones:


Une réforme plus "difficile" que celle du "mariage" pour tous ?
Bravant le mécontentement attendu sur cette réforme des rythmes scolaires, Vincent Peillon affirme assumer pleinement ce choix : "Il y a deux types de réformes : les faciles, qui voient par exemple la création de nouveaux postes. Et les autres, plus difficiles, comme celle des rythmes scolaires. Mais il faut être capable de s'atteler collectivement à un sujet difficile", a-t-il insisté.
Peillon a bien vite nuancé ses propos dans l'émission de BFMTV
"Je n'ai jamais dit que je voulais réduire les vacances à six semaines, c'est le modèle idéal", a-t-il souligné, expliquant que le projet ne sera pas discuté avant 2015. "ll faudra une très longue concertation", a-t-il admis. Les services du Premier ministre ont d'ailleurs "confirmé, comme l'a indiqué Vincent Peillon, que cette piste n'est pas à l'ordre du jour actuellement et qu'elle sera peut-être évoquée après 2015".

Peillon fait l'unanimité contre ses diktats

La FCPE avait déjà battu des mains !
Jean-Jacques Hazan a avoué etre l'instigateur: c'est le retour de la co-gestion de l'Education. 
Le président de la FCPE, l'organisation dominante de parents d'élèves, s'est félicité lundi sur France Info de cornaquer le ministre. "On est très satisfait, c'est nos demandes", a exulté ce directeur de la restauration scolaire du XIIe arrondissement de Paris (quartier Picpus et Bercy, maire PS Michèle Blumenthal, ancien professeur d’histoire-géographie), dans un français approximatif. "Cinq heures de classe par jour à l'école, pas plus de six heures au collège, jamais plus de sept au lycée. [Très cartésienne, cette progression de l'effort!] 90 minutes garanties à tous le midi, jamais plus de sept semaines de classe d'affilée, jamais moins de deux semaines de congé et une réduction des vacances d'été, parce que c'est une demande sociale réelle, qui rejoint le besoin pédagogique, a-t-il comptabilisé.
VOIR et ENTENDRE Hazan considérer l'Education nationale comme une garderie d'enfants:

Les industries du tourisme sont en revanche inquiètes d'une concentration des congés scolaires:



Pas de chance, Peillon a lui-meme rétropédalé
Le journaliste de RMC, Jean-François Achilli a tendu la perche à Peillon, en 3e partie d'émission, le temps pour l'entourage du ministre de procéder à une mise au point. Au début de l'After, soit 40mn après la déclaration controversée, Achilli a donc fourni à Peillon l'occasion de nuancer une partie de ses propos. 
"Je n'ai jamais dit que je voulais réduire les vacances à six semaines, c'est le modèle idéal". Du côté du Premier ministre, à Matignon, on a d'ailleurs cassé l'annonce, affirmant que "cette piste n'est pas à l'ordre du jour actuellement et qu'elle sera peut-être évoquée après 2015".

VOIR et ENTENDRE
  le ministre de Hollande en pleine reculade, niant malhonnetement (video 2 ci-dessus) et appelant 
piteusement Luc Chatel à la rescousse :
Ce document est un montage de l'AFP qui a coupé ce qui dérange de la déclaration de Peillon sur BFMTV... L'original, dans sa continuité, est devenu difficilement inaccessible sur le coup de 10h00 ce matin !


Bruno Le Maire, UMP, lundi sur Canal + 

"C'est un récidiviste de la gaffe. Il avait déjà fait une gaffe absolument surréaliste sur la dépénalisation du cannabis, il en refait une sur les jours de vacances. Il parle trop vite et sème la confusion. J'ai quatre enfants, je suis comme n'importe quelle famille, quand j'apprends que, tout d'un coup, on va modifier les vacances d'été, ce ne sont pas de sujets légers, ce sont des sujets qui concernent toutes les familles françaises, tous les enfants. On n'a même pas encore réglé la semaine de quatre jours et demi, qui pose des difficultés majeures à toutes les familles et à toutes les communes. Il ne va pas effacer ses difficultés sur les quatre jours et demi en mettant en chantier la question des semaines de vacances d'été." La réduction des vacances d'été serait donc un rideau de fumée sur la réforme des rythmes scolaires au primaire: de la basse politique politicienne.

Xavier Bertrand UMP, lundi sur France Info  
"Monsieur Peillon a quand même le chic pour mettre un désordre sans pareil dans l'Education nationale. Et je le dis au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault: il faut qu'il recadre sérieusement d'urgence Vincent Peillon. 
Ce n'est pas le premier dérapage de Vincent Peillon. Dés le début de sa prise de fonction, quelques heures à peine, pris d'une fébrilité sans pareille, il avait indiqué la semaine de quatre jours et demi. Concertation : zéro. Ensuite il voulait le débat sur la légalisation du cannabis. Pour un ministre de l'Education c'est insupportable. Pour moi il aurait dû partir. La réforme des quatre jours et demi est complètement bloquée. Et là, il cherche par une pirouette à sortir du débat. Un ministre de l'Education ne peut pas travailler s'il n'a pas la confiance des enseignants."


François Fillon, UMP, dimanche sur TF1 
L'ancien Premier ministre a villipendé la méthode du ministre de Hollande. "Sur la méthode, c'est vraiment la caractéristique de ce gouvernement ; c'est l'improvisation, l'absence totale de concertation". Selon lui, le sujet "mérite d'être discuté avec [toutes] les associations de parents d'élèves". Après "le désordre autour de la semaine de quatre jours ou de quatre jours et demi, maintenant c'est les vacances d'été, tout ça mériterait un peu plus de concertation, un peu plus de recul et un peu moins de précipitation."


Harlem Désir, PS, lundi sur RTL, glose, un sourire en coin, sur les paroles du ministre
"Vincent Peillon a voulu indiquer qu'une réflexion pourrait être ouverte en 2015, à partir de 2015. Il s'agit d'une piste de réflexion pour l'avenir, il n'y a aucune décision dans ce domaine. On a toujours le droit d'ouvrir des réflexions, on ne doit pas être fermé. La réforme des rythmes scolaires dont il est question, c'est celle de la semaine, celle de la journée, celle des quatre jours et demi."



Bernadette Groison, présidente de la FSU,  fédération hégémonique de l'Education, lundi sur France Info) 
"Les rythmes scolaires méritent qu'on ait une réflexion globale sur l'ensemble du calendrier de l'année. Il faut que le ministre commence une large concertation s'il souhaite avancer sur la question des rythmes scolaires. Là, c'est prendre le problème à l'envers, c'est créer une polémique inutile. On a besoin de sérénité et de concertation. Si on rallonge de manière importante le temps d'enseignement, il faudra pouvoir dire aux enseignants qu'il va y avoir des contreparties, vous comprenez bien qu'aucun salarié ne va accepter que l'ont modifie son temps de travail sans qu'on regarde ses conditions de travail."
VOIR et ENTENDRE la chronologie des faits et des reculades avec Le Point: 

Matignon a désavoué son ministre, un homme pressé et qui parle trop vite, assurant que son voeu n'est pas à l'ordre du jour et a enfoui le projet: il "sera peut-être évoqué après ...2015".



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