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samedi 15 juin 2013

Pourquoi J. Cahuzac n'avait-il pas enquêté sur la banque suisse Reyl & Cie ?

La justice de François Hollande lave plus rose que blanc

Enquêter pour mieux contrôler et dissimuler


L'établissement suisse n'abritait pas seulement le compte de Jérôme Cahuzac mais aussi d'autres 'politiques français. C'est la révélation explosive de l'un de ses anciens employés aigris. Reyl dément vigoureusement, mais Bercy prend peur et contre-attaque.


La  banque genevoise Reyl est désormais dans le viseur de la justice française. 

Le Parquet de Paris a en effet ouvert une information judiciaire contre l'établissement suisse, accusé d'abriter des comptes d'hommes politiques français. Pierre Condamin-Gerbier, témoin dans l'affaire Cahuzac, assure détenir la preuve des comptes en Suisse d'une quinzaine de ministresIl a été auditionné jeudi matin à huis clos par le député socialiste Yann Galut, rapporteur du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale. Or, pendant la campagne électorale de 2007 et jusqu'en 2009Pierre Condamin-Gerbier fut (donc ), directeur de délégationen Suisse, pour ...l'UMP. Le PS redoute donc des révélations sur le financement de la campagne de tel ou tel parti politique.  Et il justement affirmé, comme la veille devant la commission d'enquête sur l'affaire Cahuzac, détenir les preuves qu'une quinzaine de personnalités politiques auraient fraudé le fisc français. Le PS craint pour sa vertu...


Les déclarations de Pierre Condamin-Gerbier mettent le pouvoir en émoi


Jérôme Cahuzac, l'ancien ministre délégué au Budget de Hollande, a été mis en examen pour avoir fraudé ses propres services du fisc français en cachant un compte secret à la banque Reyl, ensuite transféré vers sa filiale de Singapour.  Le 18 avril dernier, au cours de son audition par le juge Renaud Van Ruymbeke chargé de l'affaire Cahuzac, Condamin-Gerbier a avoué qu'il détient les noms d'autres contribuables français ayant des avoirs dans cet établissement spécialisé dans la gestion de fortune, connu pour sa clientèle non résidente en Suisse et qui propose à celle-ci des fonds de placement très lucratifs.

Le juge Van Ruymbeke a alors demandé l'autorisation d'explorer cette piste: le Parquet n'a pas pu refuser, mais, le 31 mai,  il a ouvert une enquête distincte de celle visant Jérôme Cahuzac, pour "blanchiment de fraude fiscale".

Cahuzac ne serait qu'un "fusible", voire un pion ?
Jeudi, l'ancien salarié de Reyl a réitéré ces accusations lors d'une audition à huis-clos devant les députés dans le cadre du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale. Il a répété connaître une "quinzaine" de noms d'ex ou actuels personnalités politiques détenteurs d'un compte en Suisse. "Nous ne sommes pas entrés dans le détail mais il nous a confirmé, sans nous dire ‘c'est l'actuel ou l'ancien gouvernement', que c'était un système généralisé qui touchait une minorité d'élus qui avaient des postes importants de notre République", a déclaré le député PS Yann Galut, présent lors de l'audition. 

Condamin-Gerbier dit subir des "menaces de mort" 
Tout le paysage politique serait mouillé et appelé à la retenue
"Il a des documents, il a des preuves. Il faut absolument, bien entendu, dans cette affaire comme dans d'autres, que la justice fasse son travail en toute indépendance", a-t-il ajouté. Mais le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon, a aussitôt déclaré haut et fort que "s'il y a une liste, il faut qu'il la donne".

La banque suisse, elle, rejette en bloc ces accusations 
Dans un communiqué publié vendredi le "Groupe Reyl tient à réaffirmer, comme il l'a déjà fait devant les autorités judiciaires genevoises, qu'il n'entretient aucune relation de compte (titulaires ou ayants droit) avec des résidents français exerçant des charges politiques". Cette banque ne servirait-elle donc qu'à un enfumage général?

Mais, Reyl & Cie ne serait plus le seul établissement suisse visé par la justice française. 

Jeudi, Pierre Condamin-Gerbier était interrogé en même temps que
Nicolas Forissier, autre ex-banquier qui travaillait lui pour UBS. Cet établissement a été mis en examen la semaine dernière, soupçonné de démarcher les fortunes françaises pour leur proposer des placements soustrayant des fonds au fisc français. Lors de leur audition devant les députés, les deux ex-banquiers ont évoqué un "pillage" global de l'épargne par la Suisse, estimant cette évasion fiscale à "plusieurs milliards d'euros par an".

En fait, tout ramène donc à UBS et Cahuzac

Un Cahuzac peut en cacher un autre. Jérôme Cahuzac pourrait être le cerveau de la bande. Ancien direction générale d'EDF Energies Nouvelles, la filiale verte de l'électricien, le frère du ministre sort de l'Ecole Polytechnique. En 1992, Antoine Cahuzac passa de coresponsable de la salle des marchés du CCF à conseiller du président de ce qui ne s'appelait pas encore Vinci, mais retourna bien vite à ses premières amours en 1994 à la banque des Champs-Elysées qui lui donna la haute main sur les marchés actions. Jérôme Cahuzac est alors au ministère de la Santé. 
En 2006, USBC expédia Antoine à Dubaï pour y chapeauter la banque d'investissement dans tout le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Y assura-t-il le financement de la candidature Hollande qui aurait donc renvoyé l'ascenseur à Jérôme ?
La banque et un peu plus ?...


Client par hasard de la banque, Jérôme Cahuzac 
aurait découvert des informations compromettantes sur les activités illicites de la banque HSBC en 2010. Selon Médiapart, il aurait été contraint de se taire pour protéger ...son frère, un des dirigeants de la banque en France. Le ministre de Hollande était bien placé pour frauder en bande organisée, à la différence de DSK en matière de prostitution. Pour protéger son cadet de deux ans, Antoine, Jérôme aurait fait du recel d'informations, alors qu'il était président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, révèlent les anti-libéraux de Mediapart, dans un article payant... et l’émission Cash Investigation diffusée mardi 11 juin sur le service public de France 2.

Le 23 avril dernier, une information judiciaire contre X a été ouverte par le Parquet de Paris pour démarchage bancaire illicite et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée. Elle s'intéresse aux conditions dans lesquelles des contribuables français ont ouvert des comptes en Suisse chez HSBC.

"Les yeux dans les yeux",  Hollande n'aime ni les riches, ni la banque...



En 2009, l'informaticien Hervé Falciani livre à la justice française une liste de milliers de comptes cachés en Suisse. En août 2010, Arnaud Montebourg, proche de Me Patrick Rizzo, l'avocat d'Hervé Falciani, craignait de voir le dossier s'enliser. Selon le site d'information, l'actuel ministre du Redressement productif aurait transmis le "PV explosif" contenant les révélations de Falciani, à Jérôme Cahuzac, alors président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale

Mais Jérôme Cahuzac n'aurait donné aucune suite à cette lettre. La raison en serait simple, selon Mediapart : à cette époque, Antoine Cahuzac, le frère de Jérôme, était l'un des principaux dirigeants de la banque en France.

Mi-avril, Arnaud Montebourg avait dénoncé sur RTL la lenteur du traitement du dossier, regrettant qu'il "dorme tranquillement".


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