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samedi 13 juillet 2013

Libération, allergique aux Poissons roses, courant socialiste contre l'homoparentalité

Voilà que les contestataires indisposent les godillots de la presse socialiste

"Des poissons catholiques dans le bocal socialiste"

Par Célia Lebur



Nager à contre-courant ne leur fait pas peur. Alors qu’une minorité de catholiques pratiquants ont voté pour François Hollande au second tour de la présidentielle – 21% –, le mouvement des Poissons roses se pose en alternative à la droite chrétienne. "Nous voulons replacer l’humain au centre du débat politique", affirment-ils. Dans cette optique, le Parti socialiste (PS) leur semble "le mieux armé" [selon Libération] pour "lutter contre les effets de l’idéologie néolibérale" : le "pessimisme" et la "précarité".



A la tête de ce courant neuf, pas de président, mais un "poisson pilote" de 37 ans, Philippe de Roux. Quand il a eu l’idée de cette association, en septembre dernier, il a tout de suite fait appel à son vieux copain Nestor Dosso, cadre dans un hôtel parisien et désormais "poisson copilote". Catholique pratiquant, Philippe de Roux a d’abord milité à l’UMP, avant de se convertir. "J’ai réalisé que la créativité était à gauche, le fatalisme à droite", explique l’entrepreneur.

Des idées, Philippe de Roux n’en manque pas. Il a d’abord travaillé dans le microcrédit aux Philippines, avant de créer une entreprise de réinsertion dans la plomberie. "Je pars de l’idée qu’il faut faire confiance aux gens. Les mecs ont des casiers assez lourds mais, en général, ça se passe très bien. Ensuite, je les aide à monter leur propre boîte", raconte-t-il. On comprend mieux sa devise : "Agir en bancs, car un poisson rose seul est en danger."

Des positions proches de l'Eglise

Les Poissons roses se présentent comme d’abord comme un mouvement politique. Gare aux étiquettes faciles, "ce n’est pas le revival des chrétiens de gauche, prévient Philippe de Roux. Parmi nos adhérents, il y a aussi des protestants, des musulmans, des athées..." Sauf que les Poissons roses adoptent des positions très proches de la doctrine sociale de l’Eglise. Par exemple, contre l’euthanasie et pour l'abstinence sexuelle [avant le mariage].

Avec, parfois, des idées amusantes [selon Libération] : "Pourquoi faut-il vingt heures de formation pour le permis de conduire et aucune pour se marier ?" demande Philippe de Roux. Pour lutter contre l’explosion des divorces, les Poissons roses proposent aux jeunes couples une formation ludique et l'accès à une médiation en cas de problème.

Concernant l’adoption des enfants par les couples homosexuels, rien de nouveau sous le soleil des chrétiens [fussent-ils socialistes]: "Du point de vue de l’enfant, il nous paraît légitime de donner la priorité à des familles constituées d’un papa et d’une maman." Pas toujours raccord avec les engagements pris par François Hollande durant la campagne. [C'est là que Libération commence à tousser]

Une "alternative aux MJS"

Pourtant,
les Poissons roses comptent bien faire entendre leur voix au sein du PS. Depuis un an, ils multiplient les contacts avec les ténors du parti. L’avocat Jean-Pierre Mignard [un catholique pratiquant et parrain de deux des quatre enfants Ségollande], le porte-parole de Manuel Valls ou encore le maire de Lyon, Gérard Collomb, ont déjà accepté de les rencontrer. 
Leur stratégie ? Mettre l’accent sur les aspects économiques de leur programme : refus des politiques d’austérité, soutien à l’industrie par un protectionnisme européen, création monétaire pour financer la transition énergétique, etc. Car les Poissons roses savent s’entourer, et travaillent avec des économistes comme Olivier Favereau, professeur à Nanterre, des personnes de la gauche chrétienne comme Pascal Ollive, ancien président des MJS, ou encore Ghislain le Ray, engagé auprès de Michel Rocard [protestant] dans le groupe Opinion.

Les Poissons roses, qui revendiquent quelque 600 adhérents, espèrent à terme rassembler 20 000 personnes autour de leurs idées, notamment les jeunes. "Ils sont nombreux dans les réunions, et forment même leur propre banc : les Saumons roses", raconte le fondateur de l’association. 
Prochaine étape, le congrès du Parti socialiste, en novembre, où Philippe de Roux espère aborder la question de la formation des jeunes cadres. "Le problème du PS, c’est que c’est un parti de notables où on se refile les mandats, assène Philippe Roux. Nous nous poserons en alternative au MJS" Optimistes, les Poissons roses ?"

Libération est pris d'une forte quinte de toux...


Quel est l'avenir des Poissons rouges dans le panier à crabes socialistes?

Dans sa motion pour l'automne, on trouve notamment les affirmations suivantes:
«L'amour entre personnes de même sexe est un fait, et peut être créatif (sic). De même, un couple de personnes de même
sexe est aussi digne qu'un autre. Toute discrimination visant une personne en fonction de son orientation sexuelle doit être combattue.»
Toute discrimination doit être combattue… 
«Ouvrir le mariage citoyen aux couples de même sexe et abandonner le principe d'altérité pose la question de l'accès à l'adoption et à la procréation médicalement assistée.»
Car c'est bien la question de la parentalité qui interpelle les auteurs de cette contribution.
«Faut-il, au nom d'un droit à l'enfant pour tous les couples, remettre en cause le principe fondamental du "droit de l'enfant à connaître ses parents et être élevé par eux"? Peut-on, au nom du droit de l'adulte, priver délibérément certains enfants de cette altérité entre l’homme et la femme? De la même manière que la parité entre les hommes et les femmes est une valeur indispensable dans la vie de l'entreprise ou les organisations politiques, le serait-elle moins lorsqu'il s'agit d'élever un enfant? La différence sexuelle entre les parents est-elle structurante dans l'éducation des enfant? De quelles études sérieuses et reconnues dispose-t-on sur le sujet aujourd’hui? Par ailleurs, est-il juste d'organiser et de programmer la naissance d'enfants à qui l'on va interdire de connaître leur père ou leur mère? Toutes les implications anthropologiques et sociales doivent donc être pesées.»
Et le courant de proposer «un large débat, qui à ce jour n'a pas eu lieu, sur la question de l’adoption, ainsi que de l'ouverture de la procréation médicalement assistée à des couples de même sexe, en replaçant l'intérêt de l'enfant au centre» et en lieu et place de l'adoption: «le parrainage ou l’adoption des enfants dans leur pays d’origine (au sein d’une famille choisie localement), quand c’est possible». L'enfant serait davantage considéré comme enfant-ambassadeur de son pays afin que soient respectées la construction de son identité et ses racines culturelles et afin d’éviter les dérives de marchandisation

Président d'Homosexualités et Socialisme (HES), Gilles Bon-Maury n'est pas tendre avec les porteurs de cette démarche:
«Il m'est difficile d'accorder un quelconque crédit à cette organisation, que je ne connais pas, et que je n'ai jamais vue au PS. Il existe bien une famille politique issue des chrétiens de gauche, dans le prolongement de ce que l'on appelait la "deuxième gauche". Cette filiation a été importante dans l'histoire du parti. Je comprendrais que les Poissons Roses souhaitent récupérer cet héritage. Je ne pense pas qu'ils y parviennent avec ces méthodes.»

Et le président d'HES de balayer d'un revers de main les arguments des Poissons Roses:

«Je ne connais pas cette organisation mais j'en connais les arguments: ce sont ceux qui ont déjà été usés par les prises de position officielles de l'épiscopat français et des élus de droite qui s'en font généralement le relais.»
«Sur les questions qui nous mobilisent, la position du PS est déjà ancienne et profondément inscrite dans l'identité du parti: la lutte contre l'homophobie figure dans la déclaration de principes du PS. À de nombreuses reprises depuis 2004, les militants socialistes ont voté pour l'ouverture du mariage et de l'adoption», rappelle Gilles Bon-Maury, avant d'ironiser:
«Après 8 ans de silence dans un parti en faveur de l'égalité des droits, et une victoire de la gauche à la présidentielle et aux législatives avec un programme explicite sur ce sujet, cette contribution a comme un parfum de poisson… d'avril

La diversité idéologique n'est pas en odeur de sainteté parmi les démocrates du PS.

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