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samedi 29 mars 2014

Le gouvernement dissimule son intention de supprimer la prime pour l’emploi

L'après-municipales s'annonce douloureux
Hollande deshabille les uns pour habiller les autres

Le rapport Lefebvre fuite avant le 2e tour des municipales parce qu'il préconise une baisse des charges salariales, mais il faudrait que ce geste fiscal pour les petits revenus soit financé. Alors pourquoi, le député Dominique Lefebvre rendra-t-il son rapport de cinquante pages sur la fiscalité des ménages le mercredi 2 avril ?

Il conseille au gouvernement de supprimer la prime pour l’emploi (PPE).
Avant le second tour des municipales, l'exécutif cherche à recouvrir son pacte de responsabilité d'une teinture "sociale" et la presse annonce l'éventualité d'une baisse des charges salariales pour les revenus les plus modestes. Rien qui engage le gouvernement mais un enfumage qui peut influer sur le scrutin de dimanche.
La mesure, nous dit-on, pourrait concerner les personnes qui touchent jusqu’à 1,3 SMIC. La baisse des charges leur ferait gagner 50 euros net par mois. Par exemple, un salarié qui touche le Smic gagnera 1.170 euros au lieu de 1.120. L’objectif officiel est de redonner du pouvoir d’achat aux ménages/électeurs les plus modestes. 

Mais après le second tour, il supprimerait la prime pour l’emploi. Le problème, en effet, c’est que ladite mesure populiste coûte cher, environ quatre milliards d’euros. Une somme qu'il faudrait aller chercher pour moitié en supprimant la prime pour l’emploi. Elle incite ceux qui travaillent peu à revenir sur le marché du travail. L’avantage de cette solution, selon l'un des co-auteurs du rapport sur la fiscalité des ménages, mais au détriment de l'emploi, c'est la création d’un soutien immédiat à la consommation. En effet, la prime pour l'emploi est perçue avec un an de décalage alors que l’allègement de charge aurait un effet immédiat. Un gage sur l'avenir qui n'évite pas au gouvernement la nécessité de trouver les deux autres milliards d'euros à mettre sur la table sans délai.

Le pouvoir mise sur le démarrage du pacte de responsabilité

Bien qu'il ait du retard à l'allumage, Hollande espère pouvoir les injecter à la faveur du pacte de responsabilité, si jamais la baisse de charges pour les entreprises leur permet de dégager les dix milliards d’euros d' investissements et d'emplois . "Ce qui est nouveau, c’est l’idée selon laquelle ce pourrait être un élément du pacte de responsabilité lui-même”, estime une source gouvernementale.

Le pacte de responsabilité peine à convaincre 
Selon un sondage de janvier dans le journal Sud Ouest, trois Français sur quatre sont sceptiques. Une large majorité (74%) des Français ne donnait pas sa confiance au Président de la République pour diminuer les dépenses publiques. Ils sont tout autant (73%) à ne pas faire confiance aux entreprises pour créer des emplois et tout autant (73%) à ne pas faire confiance aux entreprises pour créer des emplois.

Au début mars,
la CFDT qui avait été le premier syndicat à ratifier officiellement l'accord sur le pacte de responsabilité avec le patronat, a fait savoir qu'il est désormais "hors de question" que les allègements de charges servent à verser des dividendes. Et voilà que le  13, le Bureau national de la centrale CFDT annonce par tweet qu'elle "vient de voter la signature du relevé de décisions sur le pacte de responsabilité".

Or, mécontente de l'accord sur l'assurance chômage,
la CFE-CGC a renoncé le mardi 25 mars à signer le "pacte de responsabilité", un coup d'éclat dont se serait bien passé en pleines municipales le gouvernement qui a fait du pacte sa nouvelle arme pour l'emploi.

Le pacte de responsabilité va-t-il être emporté par le séisme municipal ? C'est le nouvel enjeu brandi par Le Monde à la veille du 2e tour. Pour ses contempteurs, ce "grand compromis social", selon François Hollande, est une des causes de la sévère sanction du gouvernement, au premier tour des élections municipales. Qu'adviendra-t-il du pacte en cas de déroute socialiste le dimanche 30 mars ? L'aile gauche du Parti socialiste, le Front de gauche et, côté syndical, la CGT et FO repartiront à l'assaut de ce pacte dans lequel ils voient un "cadeau au patronat" ou le symbole d'une politique d'austérité.

La liste des chantages électoraux et longue. 
Les menaces peuvent-elles impressionner l'électorat populaire qui n'a jamais cru au  pacte de responsabilité ou les tensions qu'il suscite à gauche vont-elles le jeter dans les bras du FN ?

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