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mardi 13 mai 2014

Elections européennes: PS pour l'atlantisme en Ukraine, mais PCF contre le "grand marché transatlantique" ?

Libération accueille une tribune d'A. Chassaigne,  député du Front de gauche 

Un communiste entre raideurs et flexibilité 
Les élections européennes du 25 mai prochain représentent une opportunité historique [mais pourtant systématique] pour les peuples français et européens de dire un [très gaullien] «non» franc et massif au «grand marché transatlantique» entre l’Union européenne et les Etats-Unis, dont l’architecture et la substance sont actuellement en cours de négociation, dans la plus grande opacité, loin du regard des peuples. [six lignes: on peut respirer? 
Rappel:  le PCF a dit NON à chaque étape de la construction européenne : 1951 CECA, 1954 C.E.D., 1957 traité de Rome, 1992 traité de Maastricht, 2005 traité constitutionnel]  

Plutôt que de s’incliner devant la politique du fait accompli, le Front de gauche a placé la question des négociations de ce Traité de libre-échange transatlantique — le fameux [c'est lui qui le dit et ça évite de le définir !] «Tafta» — au cœur de la campagne européenne. Pourquoi ? Ces négociations  [pour un accord commercial et d'investissements] portent en elles la matrice de la guerre économique qui a plongé nos sociétés dans une profonde crise. [A en croire cette lumière rouge, la matrice en question n'est pas encore en capacité de  porter le plan incriminé en discussion qu'elle est déjà responsable de "la guerre économique qui a plongé nos sociétés dans une profonde crise"... Elle est donc redoutable en effet !] 
Mue par l’idéologie du libre-échange et de la doctrine de la concurrence «libre et non faussée», la négociation de cet accord est dictée par les seuls intérêts des firmes internationales et des grands opérateurs économiques [qui, pour les marxistes, ne créent donc toujours pas d'emploi et de pouvoir d'achat pour tous. Conquête des marchés et mise en concurrence des salariés en sont les seules motivations. La «Loi de la jungle» comme paradigme, en somme… [Mieux vaut donc Renault au franco-libano-brésilien Ghosn qui possède les trois passeports, et  Arcelor à l'Indien Mittal qu'Alstom à General Electric ?]

[Un traité né sous X et sous GPA?]

Les enjeux du Tafta impliquent l’organisation d’un véritable débat public, ouvert et contradictoire.
 
Or, la délégation de pouvoir dont a bénéficié la Commission comme les négociations qu’elle mène en notre nom – un comble ! – s’inscrivent dans une logique foncièrement antidémocratique [selon l'ex-pro-soviétique], méprisant le principe même de la souveraineté nationale [avec ou sans Marseillaise ?]. L’exclusion de toute participation des peuples, des Parlements et de la société civile pose la question de la légitimité même de ces négociations tenues à huis clos et entourées d’un silence assourdissant pour le moins suspect [un argumentaire qui inquiétera tous les Républicains puisqu'il conteste en bloc la légitimité des commissaires et de la Commission européenne, du Conseil de l'Union européenne, le Conseil européen, le Parlement européen et du système représentatif]. 
En ce sens, le gouvernement a une part de responsabilité non négligeable dans cette volonté de faire passer en force, ou du moins en catimini, un traité dont la gestation est ignorée des principaux intéressés : les peuples. 

Antidémocratiques, ces négociations sont également synonymes de régression sociale et environnementale. Officiellement, ce grand marché transatlantique de 820 millions de consommateurs, qui représenterait la moitié du PIB mondial et le tiers des échanges commerciaux, ouvrirait de nouvelles perspectives pour la croissance et l’emploi. 
[Mais le communiste est conservateur: pessimiste, il a peur de l'avenir]
Un discours lénifiant distillé par les tenants du néo-libéralisme et de la dérégulation de l’économie, qui ont produit une globalisation sauvage et un monde où les inégalités se creusent inexorablement. L’accord transatlantique s’inscrit dans cette même impasse. Au-delà de la création d’une vaste zone de libre-échange, l’accord vise à supprimer les normes permettant de réguler des secteurs fondamentaux de notre vie économique et sociale et à soumettre les différends à un tribunal arbitral privé [les exemples manquent...]. Autrement dit, la conclusion d’un tel accord ouvrirait la perspective d’un nivellement vers le bas des systèmes de protection sociale, sanitaire, environnementale et de sécurité alimentaire [plus sûrement que l'abolition des frontières de l'Europe?], au profit des opérateurs économiques privés qui considèrent les réglementations protectrices de nos producteurs, consommateurs et citoyens comme autant d’obstacles à leurs intérêts propres. En cela, l’objet comme l’objectif du Tafta sont manifestement contraires à notre modèle de développement [, selon le "progressiste"].

C’est pourquoi, après le rejet populaire du «traité constitutionnel européen», c’est un nouveau combat politique qu’il convient de mener au nom des peuples et pour les peuples. Tel est l’objet de la résolution que les [7] députés Front de Gauche ont déposé à l’Assemblée nationale (1). Elle exige [par le dialogue ?] la suspension immédiate de négociations transatlantiques, inacceptables sur la forme comme sur le fond, car antidémocratiques et synonymes de régression pour les peuples.

Cette démarche volontariste ne se résume pas à une dénonciation de ce Traité en gestation et dont la suspension de la négociation s’impose. Nous croyons dans une autre Europe que celle qui nous est imposée par les «techno-libéraux» et qui confond allègrement le bonheur des peuples avec celui des banques et autres firmes internationales. La sortie de crise suppose une impulsion politique en faveur d’une Europe sociale incarnée par un véritable «Traité social européen» porteur de valeurs et de normes protectrices de nos travailleurs, socle d’une Europe solidaire libérée de la tutelle des marchés financiers, des dogmes du libéralisme et de l’austérité budgétaire.

(1) Ce texte doit être discuté ce mardi 13 mai en commission des Affaires européennes, mercredi en commission des Affaire étrangères et débattu en séance publique le jeudi 22 mai.

Pour mémoire

Il existe déjà une Association européenne de libre-échange
(AELE, ou European Free Trade Association: EFTA en anglais). C'est une association d'États visant à établir une zone de libre-échange en Europe.
Mais elle réunit des états non-membre de L'Union européenne: Islande, Liechtenstein et Norvège.

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