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samedi 24 mai 2014

Ukraine: comment le scrutin serait-il plus légal à l'Ouest qu'à l'Est ?

En plein conflit, les électeurs se détermineront sous la pression de la ruine de leur économie

Les pays occidentaux, dont l'Europe et la France, ont fait du "
roi du chocolat" leur champion. 
Le milliardaire, candidat des Occidentaux,
prochain président annoncé de l'Ukraine
Le milliardaire Petro Porochenko serait un candidat de compromis qui pourrait convenir à une partie des gens de l’Est du pays, assure la sociologue Irina Bekechkina, témoin choisi par le journal socialiste Le Monde et le site socialiste Huffington PostCette Ukrainienne est tellement indépendante qu'elle raconte avoir rencontré des habitants de Kiev qui s'exprimaient en russe et qui sont passés à l'ukrainien en signe de protestation contre l'intervention russe... On peut aussi prétendre l'inverse en citant des opposants à Kiev habitant Lviv qui ont décidé fin février de passer au russe le temps d'une journée ! A la vérité, selon les études, seulement 1% de la population ne comprend pas l'ukrainien et 1% ne comprend pas le russe, souligne Mme Bekechkina. 
Le clivage linguistique entre le russe et l'ukrainien est donc artificiel et exploité en signe d'appartenance. Mais le floutage est en revanche réel. Le Monde, ni le Huffington Post passent d'ailleurs sur certains détails qui desservent leur thèse. Ainsi, originaire de l'est russophone et qualifié d'"homme de Moscou", le président déchu Viktor Ianoukovitch s'est-il efforcé d'améliorer sa maîtrise de l'ukrainien pour être le président de tous. Pareillement, l'ex-Premier ministre pro-occidentale Ioulia Timochenko, aux accents volontiers nationalistes, est -contrairement aux apparences- elle aussi originaire de l'est russophone.

Obama, Hollande et Fabius soutiennent un ploutocrate
Le candidat des socio-démocrates  occidentaux est un capitaliste 
Petro Porochenko fut ministre des Affaires étrangères de Viktor Iouchtchenko, tandis que Ioulia Tymochenko, femme d'affaires de l'industrie gazière, était premier ministre: c'est dire l'importance du changement attendu à Kiev par Obama et l'Union européenne. Ni Le Monde, ni le HuffPost ne précise que le candidat de Fabius et Hollande est en fait un capitaliste Porochenko ne détient pas seulement le monopole de la confiserie en Ukraine, mais le favori de l'Europe libérale dénoncée par les socialistes possède surtout plusieurs sites de production d'automobiles et d'autobus, le chantier naval Leninska Kuznya, la chaîne de télévision 5 Kanal et le magazine Korrespondent. Le magazine Forbes estime sa fortune à 1,6 milliard de dollars.

Les Ukrainiens votent dimanche pour la présidentielle, dans le chaos

Des combats se déroulent pendant le vote
Nos media pointent des "attaques meurtrières" de "rebelles pro-russes" contre l' "armée régulière". Pour tout dire, le climat s'est effectivement alourdi, mais les vertueux qui traitent la foule des "séparatistes" russo-phones de rebelles, mais qualifient de "régulière" une armée levée par les insurgés du Maïdan à Kiev, où le pouvoir transitoire n'a aucune légitimité. 
Les élections ukrainiennes du 25 mai visent en effet à donner un pouvoir légitime à l'Ukraine divisée depuis février 2014, quand des batailles de rue s'engagèrent entre les manifestants de l'opposition et les forces de sécurité, incluant des snipers, qui tiraient à balles réelles et firent des centaines de blessés et des dizaines de morts. Le pouvoir du président Ianoukovitch en place à Kiev fut renversé par les insurgés pro-occidentaux qui s'étaient emparés de la rue dans la nuit du 21 au 22 février.
Depuis, les puissances occidentales soutiennent un pouvoir insurrectionnel qui cherche à sauver l'économie en ruines de l'Ukraine en se tournant vers l'Union européenne. Dans cette lutte d'influence contre la Russie de Poutine, l'Union européenne risque d'imposer un nouveau fardeau  à ses populations elles-mêmes en prise avec la crise.
Les USA du démocrate Obama sont accusés d'ingérence armée 
"Quelque 400 membres des commandos d'une compagnie de sécurité privée auraient été déployés en Ukraine dans le cadre de l'opération qualifiée "d'anti-terroriste" par Kiev, selon Bild am Sonntag. Le journal allemand relie ces mercenaires à la défunte société de sécurité privée Blackwater," relaie La Tribune.

Les occidentaux ont décidé que le scrutin sera légal, quoi qu'il arrive
Près de deux millions d'électeurs pourraient avoir du mal à voter. 36 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour la présidentielle et pour assurer sa tenue, Kiev a déployé 55.000 policiers et 20.000 volontaires.
Mais à quarante-huit heures d'une élection présidentielle censée rétablir l'ordre dans un pays en proie à une guerre civile larvée, les affrontements, ponctuels mais meurtriers, se multipliaient dans l'est de l'Ukraine, avec notamment la présence de "milices" pro-ukrainiennes venues en découdre avec les séparatistes, rapporte Le Monde, avec des photos de militaires exclusivement ...pro-russes à l'appui.  
Le quotidien Le Monde se félicite de combats - à 24h du scrutin - opposant des miliciens pro-russes et, "pour la première fois" depuis le début de "la reconquête" (par un pouvoir illégitime !) du "front de l'Est" par l'armée ukrainienne, des hommes armés se réclamant du bataillon Donbass, une "milice pro-ukrainienne", dans la région de Donetsk. Une vingtaine de ces agresseurs ont attaqué un barrage pro-russe près du village de Karlivka, à 25 km à l'ouest de la capitale régionale. Des membres du groupe ultranationaliste Pravyi Sektor étaient également présents dans les alentours, et affirment avoir pris part aux combats.
Le ministre des Affaires étrangères de Hollande n'y voit pas d'obstacle
Lundi à Pékin, Laurent Fabius a estimé qu'"il serait "très difficilement admissible" que l'on s'oppose de l'extérieur à l'élection présidentielle en Ukraine dimanche, seule issue démocratique au "vide politique" dans le pays.
Les mêmes qui dénoncèrent les conditions du vote d'auto-détermination de deux régions russophones de l'Est de l'Ukraine
,
à la suite de la demande de la Crimée de son rattachement à le Russie, sont aujourd'hui moins regardant sur le respect des conditions légales du déroulement du scrutin. 
Fabius crache d'ailleurs toujours son fiel, se livrant à l'un de ses parallèles douteux que la presse qualifie pourtant volontiers d'analyse.  "Les Russes sont dans une situation peut-être un petit peu paradoxale, pour employer un mot neutre [sic], car il est assez difficile de soutenir --ce qu'ils ne font pas d'ailleurs-- [quelle est la motivation malsaine de cette élucubration fétide ?] que l'élection en Ukraine serait illégitime, alors que celle en Syrie ne le serait pas", a souligné le ministre français des Affaires étrangères en précisant qu'en Syrie, contrairement à l'Ukraine, "on sait (à l'avance) qui est le vainqueur" du scrutin.
Or, lors d'une visite dans le Caucase, le président François Hollande,  avec un parti-pris atlantiste, avait par avance déclaré "nul et non avenu" le référendum organisé par les séparatistes, estimant que la seule élection qui vaudrait à ses yeux serait la présidentielle du 25 mai...

A Kiev le président par intérim, Olexandre Tourtchinov, a appelé "chacun" des Ukrainiens à se rendre aux urnes pour donner "un pouvoir légitime" [!] à leur pays et à Saint-Pétersbourg Poutine a déclaré vendredi qu'il respecterait le "choix du peuple ukrainien" dimanche et travaillerait avec le chef de l'Etat élu. "En principe, en vertu de la Constitution, il ne peut y avoir d'élection car le président (Viktor) Ianoukovitch (...) est le président en exercice", a déclaré vladimir Poutine.  Mais "nous voulons nous aussi qu'en fin de compte le calme revienne (en Ukraine), nous allons respecter le choix du peuple ukrainien", a-t-il ajouté, assurant que Moscou "travaillerait avec les nouvelles autorités".

   

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