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mardi 24 juin 2014

Alstom: Hollande et sa bande vont déshabiller Pierre pour habiller Paul. Et Jacques?

Une "politique" industrielle discriminatoire

La ficelle est énorme
Dans sa volonté d'encadrer l'économie, l'Etat va entrer au capital d'Alstom à hauteur de 20%, pour appliquer sa "vigilance patriotique", autrement appelée 'suspicion étatique'Pour acquérir les parts qui permettront au pouvoir politique de tenir les entreprises à l'oeil, l'Agence nationale des participations va donc vendre les actions dans d'autres entreprises.
"Dans le jeu politique, il faut comprendre cela comme un
moyen de faire avaler la pilule aux syndicats et à Arnaud Montebourg, qui préférait l’offre concurrente de Siemens et Mitsubishi", affirme une source proche du dossier.Reste l’image de la France donnée à l’extérieur. Pour Russel Salomon, analyste principal sur GE pour l’agence de notations Moody’s, la manière dont le dossier a été traité "est représentative de l’environnement protectionniste [voire étatique] avec lequel il faut compter lorsque l’on fait des affaires en France".

L'offre de rachat d'Alstom déposée par General Electric a été choisie par l'Etat, mais sous plusieurs conditions, notamment celle de l'entrée au capital d'Alstom. Mais, après une semaine de négociations, le patron de GE a avoué, avant sa visite avec Patrick Kron, ce mardi 24 juin, de l’usine de Belfort où sont conçues et produites les turbines à vapeur du français, qu'il ne s'attendait pas à une prise de participation de l'Etat français. Vendredi soir, Arnaud Montebourg a en effet annoncé que l'Etat rachètera 20% du capital. Pour ce faire, il deviendra acquéreur d'une partie des parts de Bouygues, actuel actionnaire principal de l'énergéticien avec 29,4% des actions.

Mais si la vente d'Alstom  - fleuron industriel français- est acquise après de longs mois d'âpres négociations, il n'aura fallu qu'un week-end à l'Etat et Bouygues pour parvenir à un accord. Celui-ci a été annoncé par le ministre de l'Economie dimanche soir sur France 2, avant d'être précisé dans la presse lundi matin. Le mécanisme est complexe. Concrètement, Bouygues accorde gratuitement à l'État une option qui permettra au gouvernement d'acquérir ses 20% du capital sur plusieurs années, 20 mois. 
Montebourg ne sait pourtant  pas encore à quelle hauteur il engage la France. Si,  à ce moment là, le cours de la Bourse est "supérieur ou égal" à 35 euros, contre 28 actuellement, il est prévu une décote qui, a précisé Bouygues, sera comprise entre 2% et 5%. 



L'Agence nationale des participations (APE), pilotée par Bercy, peut exercer cette option pendant 20 mois, au prix de marché, si le cours d'Alstom évolue à 35 euros ou plus. Si l'Etat estime que 35 euros par action est un prix trop élevé, il pourra de toute façon acquérir son capital sur le marché, auprès d'autres actionnaires donc. À l'issue des 20 mois, l'Etat pourra pendant une semaine racheter jusqu'à 15% à Bouygues, quel que soit le cours de Bourse.

Mais combien cela coûtera-t-il aux finances publiques? Pas un sou, répond sans ciller le ministre des Finances, Michel Sapin, qui a rappelé sur France Info le fonctionnement de l'APE : "L'Etat est gestionnaire de son capital. Nous avons des actions dans un certain nombre dans différentes sociétés. On en vend donc d'un côté pour en racheter de l'autre."

Alstom coûtera en vérité des parts d'entreprises sacrifiées
Quel avenir l'Etat socialiste réserve-t-il aux entreprises affaiblies par les cessions de parts de l'Etat, garantie de viabilité? Combien d'emplois menacés par contre-coup ? Marwan Lahoud, directeur de la stratégie d'Airbus Group, s'est montré dubitatif sur les chances de créer un géant industriel européen à l'occasion du rachat d'Alstom, uniquement intéressé par sa branche énergie, soit plus de 70% de son activité, estimant qu'une longue coopération devait précéder une fusion d'entreprises. Quelle est l'espérance de vie des 30% qui restent, après dépeçage? Siemens, le concurrent allemand de l'américain GE, avait proposé de racheter l'énergie, mais de lui apporter une partie de son activité transport, ce qui aurait renforcé Alstom dans ce secteur qui représente 30% de ses ventes. 
Lien PaSiDupes
En vendant à l'américain en dollars (et non pas en euros, à la différence d'Areva, et en délocalisant donc en zone dollar, Hollande ne prend pas en compte l'avertissement de son ami Louis Gallois qui, à propos d'Airbus a mis en garde contre chaque dévaluation de 10c du dollar qui se traduit par une perte de 1 milliard d’euros par an). 
Hollande est aussi passé du même coup à côté de l'occasion de créer un géant de l'industrie européenne. Dumping social en moins, ce transfert de technologie aux USA reproduit celui effectué par Airbus au profit de la Chine devenue concurrente. GE a donc dû s'engager jeudi à former avec Alstom "une alliance mondiale dans le nucléaire et française pour les turbines à vapeur en France" afin de garantir que la technologie utilisée dans les centrales nucléaires "reste française"...

EADS, poule au oeufs d'or peu à peu plumée

L'Aigle et le Coq: Mitterrand avait déjà vendu Airbus à l'Allemagne

Début janvier 2014, le ministre de l'Économie et des Finances, Pierre Moscovici, a annoncé la cession par l'État français de 1 % du capital d'Airbus Group (ex-EADS) qui viendra réduire sa participation à 11 %, conformément à un accord avec l'Allemagne. La valeur de ce bloc de 1 % d'Airbus Group est de 453 millions d'euros en janvier dernier (à 56,64 euros par action). Le Parisien ne craignait pas de positiver en titrant : "la France empoche 451 millions d'euros en cédant 1% d'Airbus"... EADS venait d'annonçer à l'autome 2013 qu'il allait devoir supprimer plusieurs milliers d'emplois en Europe...
Bercy n'avait pourtant pas froid non plus aux yeux en assurant que la politique de l'Etat actionnaire est à la fois de "préserver les intérêts patrimoniaux et stratégiques de l'Etat tout en dégageant des ressources pour les besoins d'investissement et de désendettement de l'Etat"

Vente d'actions EADS et Safran
 
Bercy a précisé avoir à sa disposition 2,7 milliards d'euros en caisse. Ces recettes proviennent essentiellement des ventes de diverses participations opérées l'an dernier. En mars 2013, la vente de 3,12% de Safran avait permis de récolter 448 millions d'euros. En avril, deux ventes d'actions EADS ont permis de glaner 1,19 milliard d'euros. Enfin, en juin 2013, l'Etat a vendu pour 9,5% du capital d'Aéroports de Paris, pour 738 millions d'euros.

"C'est une gestion active du patrimoine public. Il y a des endroits où l'Etat était utile il y a 10-15 ans et ne l'est plus aujourd'hui", estime encore Michel Sapin. Dimanche soir sur France, Arnaud Montebourg a laissé entendre que de nouvelles cessions ne sont pas à exclure, déclarant que l'Etat aura une gestion "dynamique de son portefeuille". Les contribuables ne seront donc pas concernés par ces acquisitions.

Autres exemples de ..."gestion active" du patrimoine français
"Comme les récentes cessions de titres détenus par l'État dans Safran, Aéroports de Paris et EADS réalisées ces derniers mois, cette opération s'inscrit dans le cadre d'une politique de gestion active des participations de l'État conforme à la nouvelle doctrine de l'État actionnaire", expliquait déjà Bercy il y a six mois.

En mai 2013, Jean-Marc Ayrault n'avait pas dissimulé que les entreprises publiques seront source de financement pour l'Etat, affirmant sur TF1 : "Nous envisageons que, dans un certain nombre d'entreprises publiques où le taux de participation de l'Etat est très important, nous puissions dégager une partie pour financer de l'investissement. Pas pour boucher les trous du budget. ". Le gouvernement a déjà cédé des parts dans l'équipementier aéronautique Safran (3,12% du capital pour près de 448 M€) et dans le groupe EADS (1,56% pour près de 483 M€).
Parmi les participations publiques menacées: EDF (84,4%) ou Areva (87%), France Télécom (27%), Air France-KLM (15,9%), GDF Suez (36%), Thales (27,1%), EADS (15%) ou encore Renault (15%). Selon certaines sources, vendre une partie de la participation dans EDF serait "le choix évident", autrement dit facile : la part de l'Etat vaut 24,2 Mds€. 
Le RSA ne bénéficie pas qu'aux jeunes ou aux personnes âgées et a un coût, comme la CMU et la CMUC ... Au titre de l'aide médicale d'État (AME), accordée aux étrangers sans papiers et sans ressources présents dans l'Hexagone, il était prévu 600 millions d'euros en 2013. La vente de 1% d'EADS n'y suffit pas ! Et Alstom ?

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