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dimanche 8 juin 2014

Le jacobinisme du locataire "corrézien" de l'Élysée

François Hollande, président "hors sol" ? 
Le Rouennais, fils de médecin ORL proche de Jean-Louis Tixier-Vignancour et de l’OAS, 
candidat battu d'une liste d'extrême droite aux municipales de Rouen en 1959 et de Bois-Guillaume en 1965, est décrit comme "Corrézien,"
 
bien que parachuté en 1981, à l'âge de 33 ans. L'accusation de jacobinisme qui lui colle à la peau ne se justifie donc par aucun de ces éléments jusqu'à ce qu'il fasse carrière à Paris, à commencer par des études à l'ENA. Technocrate de formation, donc, il choisit l'administration comme auditeur à la Cour des Comptes et comme maître de conférences (en économie pendant dix ans !) à l'IEP de Paris, à cent lieues des réalités de la vraie vie.
 
Son cas s'aggrave encore lorsqu'il devient directeur de cabinet des deux porte-parole successifs du troisième gouvernement de Pierre Mauroy: Max Gallo et Roland Dumas, pendant seulement deux ans (1983-1984). Il y prend définitivement le goût pour la bureaucratie et la centralisation et réussit à pantoufler pendant onze années comme premier secrétaire du Parti socialiste (1997- 2008).

Jacobin, assurément, si on réalise qu'il ne parvient à être maire de Tulle qu'à 47 ans, en 2001, et président du Conseil général de Corrèze, à 54 ans, en 2008, alors que sa concubine vient déjà d'être candidate, certes battue, du PS à la présidentielle.

Depuis, la population n'en peut plus de ce parisien

Le maire de Tulle était  conseiller de François Hollande, mais il le reconnaît que  "les gens me disent qu'ils ne sont pas très contents. Ici, ils sont encore dans la confiance, ils espèrent que les choix du Président seront les bons. Ils n'en ont pas la preuve, pas l'assurance", confie Bernard Combes. La déception corrézienne se devine sur les marchés que François Hollande a arpentés pendant des années. Janine Picard connaît bien le chef de l'État. Elle a été son adjointe aux affaires sociales à la mairie. "Il a comme d'habitude un défaut, il ne sait pas taper sur la table." A 75 ans, elle  ajoute immédiatement : "On ne peut pas être satisfait de sa politique. Les impôts augmentent, le smic, lui, n'augmente pas, les retraites non plus. Le chômage ne baisse pas, les gens peinent, c'est terrible", s'inquiète celle qui était élue sous l'étiquette PC.

Son faible intérêt pour les territoires ne l'empêcha pas de prendre un engagement

Dans un entretien du 14 avril 2012 avec le JDD, François Hollande avait précisé que l'été [2012] serait notamment le temps des réformes territoriales et, le 31 juillet, Jean-Marc Ayrault avait confirmé l'abrogation du conseiller territorial dès l'automne, mais la loi n'a finalement été adopté qu'en avril 2013, un an plus tard.

La réforme territoriale lancée par le chef de l'État continue de susciter beaucoup de critiques. 
Car on peut le taxer de clientélisme ! Son découpage des régions préserve quelques grandes baronnies socialistes historiques (Nord-Pas-de-Calais, Aquitaine, Bretagne, Ile-de-France) et en favorise de nouvelles à la faveur de regroupements (Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, Bourgogne et Franche-Comté). Si il ne doit rester que quatorze régions, à en croire Valls, la socialie s'en réserve donc les deux-tiers, avec encore l'Auvergne (PS) et le Rhône-Alpes (PS), Poitou-Charentes (PS), Centre (PS) et Limousin, ou Picardie (PS) et Champagne-Ardenne (DvG).

Son favoritisme envers ses condisciples de la promotion Voltaire à l'ENA se vérifie

Le parisien François Hollande sacrifie ses amis Corréziens au profit des technocrates. Le président de la région Centre est un proche de Michel Sapin, un ami fidèle de Hollande et, comme lui, énarque de la promotion Voltaire, sorte de réseau organisé d'entraide. Alors, rayer la Corrèze d'un trait de plume en  l'intégrant au magma informe Centre-Poitou-Charentes-Limousin provoque des hauts-le-coeur au très fidèle Bernard Combes, maire de Tulle. Selon La Montagne, ce gardien local de la hollandie a laissé filtrer sa "déception, en tant qu'élu libre, sur la manière dont la Corrèze est considérée dans cette réforme". Et celui qui suit François Hollande depuis des années comme un toutou, puisqu'il lui doit tout, ne décolère pas que la Corrèze soit rattachée à cette "grande région imprécise et improbable, sans entité ni identité". Et Bernard Combes défend une inclination géographique naturelle pour un rattachement à l'Aquitaine et prêche dans le désert étatique.
 
Dans la boue des tranchées

François Hollande peut se voir d'autant moins aisément réformiste et progressiste qu'il n'est pas un homme de racines. Abandonnant volontiers leur habit présidentiel pour plonger les deux pieds dans la boue, la proximité terrienne de De Gaulle et surtout après lui Pompidou, Giscard et Chirac était profonde et convaincante. En revanche, Hollande craint toujours de crotter ses souliers vernis.
 
Avec  François Hollande, l'Élysée abrite un nouveau type d'hôte : le président "hors sol". Né dans la banlieue de Rouen, élu en Corrèze, Hollande ne fait qu'y passer, y cultivant de grandes et sincères affections, mais sans y développer d'attaches réelles. Pas même à Tulle, où il dormait dans une petite chambre au-dessus de sa permanence, en passant, et où il se rend désormais en Falcon.

Georges Pompidou doit se retourner dans sa tombe de voir son cher Cantal désormais artificiellement rattaché à la lointaine métropole lyonnaise. "Le Cantal sera-t-il à la réforme territoriale ce que le dindon est à la farce ?" s'interroge La Montagne, sachant que le territoire ne représentera plus que 2 % de la population de l'entité Rhône-Alpes-Auvergne et sera situé le plus à l'ouest de cette grande région: Aurillac est à 3 heures 45 minutes de Lyon et à 321,00 km par la route." Que pèsera un collège de 120 élèves ? poursuit le quotidien régional. Quel poids aura le Lioran face à Val-d'Isère, Tignes, Les Arcs ou les stations des Trois-Vallées à l'heure de définir des investissements jusque-là accompagnés par un conseil général du Cantal appelé à disparaître ? Que deviendront des chantiers comme celui de la RD 120 pour ouvrir le département vers Brive ? Qui portera la destination Cantal comme politique touristique ?"

L'acte III de la décentralisation décidé à Paris

Certains justifient la méthode, contestée,  de Hollande, assurant que,  pour imposer cette réforme, le président devait refuser le temps du dialogue sur un sujet aussi profondément humain et sensible, car la concertation l'aurait renvoyée à plus tard. Or, l'impuissance économique de Hollande ne pouvait souffrir un nouveau rétropédalage: après le sociétal, c'est l'humain qui pâtit donc du socialisme aux manettes à tous les niveaux du mille-feuille administratif.  
La plupart des grands barons locaux, par exemple, le président du Conseil général du Haut-Rhin, Charles Buttner, UMP,  très remonté contre cette réforme, reconnaissent que la France a besoin de se doter de régions plus peuplées et plus puissantes afin qu'elles concurrencent leurs voisines européennes dans la bataille économique. Mais pour être respectée et assimilée, toute réforme doit être acceptée de la population et Hollande lui impose d'en haut par la loi, comme a menacé Valls, et de Paris. 

Mais le volet le plus spectaculaire de l'acte III de la décentralisation s'est paradoxalement décidé dans le bureau du président, au coeur de Paris, sans même un coup de fil aux présidents de régions alliés.  
Durant la campagne présidentielle, les observateurs politiques parisiens vendait leur candidat en "Corrézien" normal. Mais contre le bien-fondé des accusations de "centralisme démocratique"  léniniste   hollandien, l'Elysée va devoir solliciter la nomenklatura pour le décryptage de nouveaux clichés du président "normal"  sur le marché de Tulle: mission,  démontrer que c'est du Hollande-bashing de le taxer de jacobin !

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