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samedi 5 septembre 2015

Aide aux réfugiés, oeuvre humanitaire ou idéologie subversive ?

Comment aider les réfugiés ? En n'aspirant pas les forces vives des pays désorientés par la perte de leurs pouvoirs forts

Un mouvement veut pourtant développer l'hébergement chez l'habitant

Une initiative prétendument locale et spontanée
Arrogance du regard de ceux qui se jugent meilleurs
Pour permettre aux bonnes volontés sous le coup de l'émotion d'offrir leur hospitalité pendant un mois, un trimestre ou un an, et plus si affinités, un site internet propose de mettre en relation migrants et bénévoles, une initiative inspirée de l'économie du partage, et dont le succès ravit ses parrains, des militants opposés au maintien de frontières.

Leur propagande se fonde sur "des histoires qui ont le pouvoir incroyable de nous rapprocher et de nous rappeler que nous partageons une humanité. Avaaz offre à chacun la possibilité de raconter son histoire, afin que nous puissions renforcer nos liens et apprendre les uns des autres." Et en voici une parmi d'autres: "Je viens de recevoir un mail pour une chambre pour 3 à 4 mois sur Paris !" Dans les locaux de l'association Singa, Nathanaël Molle, le cofondateur du projet, s'enthousiasme. "C'est plutôt cool parce qu'on manque de logements sur Paris [certes!], alors que c'est l'endroit où on a le plus de réfugiés statutaires". 

Le petit gars n'est pas tout seul, à la vérité 
Fondée en 2007, Avaaz est une organisation non gouvernementale internationale (ONG) de cybermilitantisme, se présentant comme un "mouvement démocratique supranational" donc sans aucune légitimité. Ainsi, pendant longtemps, Avaaz a été une plateforme en ligne sur laquelle des citoyens du monde entier pouvaient lancer des pétitions - auquel il est reproché un manque de neutralité - et mobiliser leurs réseaux sur le net autour de problématiques diverses et variées, et surtout partisanes.

"Avaaz n’a que cinq ans, mais a connu un essor exponentiel jusqu’à devenir aujourd’hui le plus grand et le plus puissant mouvement citoyen mondial en ligne", note The Guardian en 2012. 



Puis, ce lanceur d'alertes est passé à l'offensive de terrain.
Et le quotidien intello-bobo britannique souligne qu' Avaaz "fait toutefois l'objet de critiques visant son fonctionnement, la personnalité de ses fondateurs et son ingérence dans les affaires de certains pays."


La presse française lui sert pourtant la soupe car, selon elle, tout ce qui se drape d'humanitaire serait indiscutable et respectable.
Pourtant, les critiques pleuvent. Sur le sujet de la seule Syrie, en février 2012, Avaaz revendiquait  un rôle-clé dans l'évacuation du photographe irlandais Paul Conroy et du journaliste espagnol Javier Espinosa de Syrie, affirmant que "13 militants de son réseau avaient trouvé la mort dans cette opération". Propos relayés -sans vérification- par la presse occidentale. Or, après enquête du journaliste Simon van Zuylen-Wood publiée dans le magazine américain The New Republic (centre gauche et progressiste), Paul Conroy affirme que Avaaz n'a joué strictement aucun rôle dans son exfiltration. Depuis, Avaaz n'a cependant apporté aucune modification à ses communications sur les événements. 
Une autre critique de cette opération concerne l'affiliation des 13 militants tués à Avaaz. L'association aurait en effet "pris avantage de la mort de 13 personnes pour coller à sa campagne médiatique". Avaaz réplique en accusant une rivalité entre organisations et van Zuylen-Wood. Il pense d'autre part qu'Avaaz peut tout de même être crédité pour avoir coordonné les militants au début des événements, introduit des fournitures médicales, des journalistes et des moyens d'informations en Syrie. Ainsi, Avaaz a sacrifié une partie de la vérité au profit du "pouvoir et de la renommée".
Entre 2007 et 2009, Avaaz a été financée en partie par le spéculateur milliardaire de 85 ans, George Soros, via MoveOn.


Selon le journaliste Patrick Kingsley, depuis 2009 l'organisation n'accepterait aucun don émanant de fondations ou de sociétés et refuserait toute somme dépassant les 5.000 dollars (4.500 euros). Avaaz ne vivrait que de la générosité des membres individuels, qui avaient réuni en 2011 plus de 20 millions de dollars. L'ONG affirme en outre avoir choisi de ne pas rendre déductibles des impôts les dons effectués afin de garantir son indépendance et sa liberté d'expression sur les questions politiques. Soros est cependant soupçonné d'établir des positions dominantes à travers le monde à des fins de profit personnel, sous couvert de philanthropie.


Un manipulateur avéré.
 
En janvier 2008, The Times révèle que Soros a financé une étude de la prestigieuse revue scientifique The Lancet sur le nombre de victimes durant la guerre d'Irak. Cette étude, réalisée par le Massachusetts Institute of Technology (MIT), indique que la guerre d'Irak aurait causé 650.000 morts. En revanche, The Times cite une autre étude de The New England Journal of Medicine, fondée sur des hypothèses moins radicales, qui évalue le nombre de victimes à 151.000 victimes.

Un révolutionnaire 
 
Il est démontré que son Open Society Foundations et Freedom House (le groupement politique serbe Otpor), entraînent des activistes du monde entier à renverser des gouvernements opposés aux intérêts des États-Unis. Optor est considéré comme l'un des acteurs majeurs de la chute du régime de Slobodan Milošević, ainsi que de la formation de jeunes révolutionnaires de différents pays, de la Géorgie à l'Égypte ou les Maldives, en passant par la Biélorussie ou... l'Ukraine.
Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud 

Depuis le lancement du projet Avaaz il y a quelques jours, la fréquentation du site internet de Singa s'est emballée: près de 200 personnes se sont inscrites pour proposer qui une chambre, qui un hébergement d' "un mois pour commencer", "avec une spontanéité aux antipodes du discours de repli souvent associé aux thèmes liés à l'immigration", aux dires de l'AFP.
Alice Barbe, entourée de Foday Mamoud Janneh,
président de SINGA et de Carlos Arbelaez
Singa est une association française spécialisée dans l'entrepreneuriat social qui se définit comme une communauté, incluant les réfugiés statutaires, dans laquelle "on se rencontre, on réfléchit, on échange, on crée de l'innovation sociale, de la richesse culturelle et des emplois," C'est-à-dire qu'elle formate des réfugiés pour qu'ils développent de "bons" projets associatifs, artistiques ou entrepreneuriaux et prolongent l'action de l'asso, dans le même esprit d'une France d'accueil.
Une rapide étude du discours sur la formation à l'entrepreneuriat, par exemple, révèle des filouteries. Prenez le cas mis en exergue de Carlos Arbelaez, 29 ans. En fait, il était déjà entrepreneur dans son pays d'origine, la Colombie... Que lui apporte Singa? Elle ne fait qu'exploiter ses compétences.
L'ombre de Avaaz plane. En février 2015, Singa a co-organisé un hackathon sur le thème de l'asile sous le nom "#Réfugiés Connectés", le premier sur ce thème en France. L'AFP a-t-elle établi les connections entre Avaaz et Singa ?

"
Nous avons mis en place un programme de cours de français par le tutorat permettant non seulement aux réfugiés d'améliorer leur connaissance de la langue, mais aussi de socialiser et de rencontrer des français dans une atmosphères [sic] décontractée et agréable." Ce copié-collé, maintenant, pour confirmer votre opinion sur la qualité des services: "Si nous avons pu faire tout ça, c'est notamment grâce à votre soutient ! " Bien joué...
Singa assure "respecter le principe de neutralité en œuvrant dans le respect d’une stricte neutralité et impartialité politique et religieuse."
La dernière en date des trois co-cofondateurs de Singa, Alice Barbe, ("citoyenne du monde" issue de Centrale Supelec, passée par Johanson international -enjeux développement durable des entreprises​- et le mouvement associatif) s'enthousiasme. "On a tous types de familles parmi les inscrits: des agriculteurs, des banquiers, des gens qui vivent à la campagne, d'autres en ville, à Béziers, Montpellier, Bruxelles..."
Qui sont Guillaume Capelle et Nathanaël Molle ?
Diplômés en relations internationales (Ileri, Institut d'Etude des Relations Internationales, présidé par Antoine Sfeir, fondé en 1988 par Raymond Barre dans le 17e arrondissement de Paris), Guillaume Capelle et Nathanaël Molle, 28 ans, ont cofondé SINGA après de multiples engagements en faveur du vivre ensemble à travers le monde. Ils codirigent aujourd’hui cette association distinguée par Ashoka et militent pour une société plus juste et inclusive.

Français né au Brésil, d'un père ingénieur, spécialisé dans la politique de l'eau pour les pays en développement, et d'une mère brésilienne élevée dans les "favelas", 
 Nathanaël Molle (à gauche)se définit comme un citoyen du monde mu par l'irrépressible envie de "faire quelque chose qui ait un sens social et humain". Après ses études à Paris, il a commencé à travailler avec les réfugiés au Maroc ou il a pu identifier les principaux facteurs d'échec à leur insertion, la langue et le regard des autres.
Les mêmes que ceux qui avaient été repérés par son ami
Guillaume Capelle,à droite, cofondateur de Singa, qui côtoyait aussi des réfugiés, mais pour Amnesty International Australia. Il est diplômé de Université Pierre Mendès-France (Grenoble II), a passé près de 3 ans comme conseiller en communication à CapEthic (pour une consommation alternative de l'information) et encore moins de 3 ans comme rédacteur en chef au Centre "Migrations et Citoyennetés" de l'IFRI, Institut français des relations internationales, seul institut de recherche français classé parmi les 50 premiers 'think tanks' les plus influents dans le monde.
Singa signifie "prêter" en bambara, une langue nationale du Mali, l'un des pays où a grandi Nathanaël, avec la Thaïlande et le Sri Lanka.
La philosophie de Singa diffère nettement de l'idéologie de Avaaz


Lancée il y a deux ans pour faciliter l'insertion socio-économique des réfugiés, l'association espère, via ce nouveau projet émotionnel, installer une première famille d'ici une dizaine de jours. 

L'initiative, baptisée "Calm" ("Comme à la maison"), est partie d'un constat simple: les réfugiés statutaires ont des droits - notamment celui de travailler - mais ils ne connaissent souvent aucun Français, n'ont aucun réseau et cela bloque leur intégration. Cette médiatisation les rendra-il prioritaires sur les 6 millions de demandeurs d'emploi qui sont déjà sur liste d'attente ?
Pourtant "les réfugiés ce sont des entrepreneurs, des talents, une source de richesse interculturelle, de créations d'emploi", assure Alice Barbe. Les Français en recherche d'emploi sont content d'entendre Alice... D'où l'idée de leur trouver une solution temporaire de logement "pour se poser, mieux comprendre la société dans laquelle ils sont, rencontrer des Français et surtout pour plus de sérénité pendant toute cette période de stress et d'anxiété".

"Calm" ne concerne que les réfugiés statutaires, c'est-à-dire des "légaux, en situation régulière" dont la demande d'asile a été acceptée - même si, parmi les bénévoles qui appellent l'association, beaucoup ne font pas la différence entre les divers statuts et veulent juste aider. La presse entretient d'ailleurs le malaise: de clandestins, illégaux) elle a d'abord fait des "migrants" (effaçant les différences juridiques), puis des "réfugiés", sans discernement, avec la volonté d'amalgame et de confusion.  "Beaucoup disent: 'je n'ai pas de logement mais je voudrais faire quelque chose' ", raconte Nathanaël Molle, en positivant !   
Une approche cloisonnée qui ignore les difficultés des chômeurs de Pôle Emploi.
"Il y a aujourd'hui un vrai réveil de la société civile sur cette question-là. On ne peut plus rester sans rien faire, c'est un message qu'on reçoit tout le temps", affirme-t-il, en soulignant combien il est important de lutter contre une image "misérabiliste" du réfugié.

Les responsables de Singa multiplient actuellement les réunions avec des familles qu'ils disent intéressées, pour les former et pour qu'elles s'engagent dans l'aventure dans les meilleures conditions.
"Il peut y avoir des différences culturelles sources de malentendus", explique-t-il pudiquement. "Il est important par exemple que réfugiés et familles fixent une charte sur le fonctionnement au quotidien", explique Alice Barbe. L'engagement n'est pas financier, ni définitif: dans le cas où l'une des deux parties ne souhaite pas continuer la colocation, "on essaie de régler le problème, mais si ça ne fonctionne pas, on arrête", assure-t-elle.

La petite équipe, qui combine esprit start-up et enthousiasme associatif récent (2012), prépare déjà les prochaines étapes: lancement d'une campagne de financement participatif ('crowdfunding') fin septembre, mise en place d'un site internet dédié, développement dans toute la France, installation au Québec d'ici la fin de l'année...
Au-delà, l'association rêve de monter des projets similaires en Allemagne, en Belgique... Alice Barbe en est convaincue: "Si on donne une chance à ces réfugiés et si on améliore les conditions d'accueil, on peut arriver à une société ou le vivre-ensemble est possible pour tout le monde".

Pour les familles bénévoles,
le problème est de savoir à quelle association faire confiance. PaSiDupes a essayé de compenser le manque de discernement de la presse. Ou son engagement partisan de déstabilisation politique de l'Union Européenne. En s'abandonnant à l'émotion, l'Europe se met en difficultés en acceptant de drainer la jeunesse du Proche-Orient affaibli par les "printemps arabes". 

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