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lundi 7 septembre 2015

Pour quoi faire ce sixième rendez-vous du chef de l'Etat avec la presse ?

S'il y avait des propositions de Hollande à retenir

Le ton du président -impatient et acculé- était cassant, façon Valls!

François Hollande, lors de sa 6e conférence de presse, le 7 septembre 2015 (ALAIN JOCARD / AFP)
François Hollande, lors de sa 6e conférence de presse, le 7 septembre 2015
Le chef de l'Etat en était à son sixième rendez-vous avec la presse ce lundi 7 septembre à l'Elysée. A l'entrée de la dernière ligne droite avant 2017, personne n'attendait pourtant plus rien de ce rendez-vous de rentrée d'un président au plus bas chronique des sondages de popularité. Il n'a rien dit qui n'avait déjà filtré de cet exécutif poreux et soucieux de paraître ce qu'il n'est pas: les migrants, la menace de l'Etat islamique, la croissance et le chômage... 

Voici 7 points à garder à l'esprit jusqu'à leur déni.

24.000 réfugiés -sur deux ans- accueillis dans les deux prochaines années 

Sur la question du déferlement  des migrants, vécu comme un tsunami sur l'Europe soudainement mobiliséeHollande s'est résolu aux quotas imposés par l'Europe  après les avoir à l'origine refusés la semaine précédente.

Le chef de l'Etat a finassé, refusant d'employer le terme "quota", préférant parler d'un "mécanisme de répartition obligatoire et permanent" dans l'Union européenne...
Le chef de l'Etat a aussi annoncé, au nom "du principe de solidarité", qu'il est "prêt à accueillir", dans les prochaines semaines, "plusieurs centaines voire un millier" de réfugiés fraîchement arrivés en Allemagne, qui a encore enregistré 20.000 migrants supplémentaires dans le seul week-end à Munich qui, il faut le dire, les attire et leur fait des haies d'honneur, sachant qu'ils ne font que passer pour se rendre en Suède ou au Royaume-Uni pour la plupart. Or, la démagogie a pourtant des conséquences imprévues dans les calculs de la mairie socialo-écolo et populiste: le Danemark a fait barrage au passage en Suède et les migrants syriens et afghans refluent... 

Hollande a également appelé à la création de "centres de contrôle" pour contrôler, identifier et ficher les personnes qui bénéficieront du droit d'asile de celles qui seront "raccompagnés".
Des vols de reconnaissance en Syrie
Le président de la République avait laissé fuiter quelques informations dans la presse depuis la fin de semaine dernière. Après avoir ainsi tâté le pouls de l'opinion, la France va envoyer ses quelques avions effectuer des reconnaissances complémentaires et pourrait joindre ses faibles forces aux frappes aériennes de la coalition internationale contre l'Etat islamique (EI) en Syrie et ne plus se limiter -bizarrement, malgré ses prétentions à la cohérence- à l'Irak.
Alors qu'il commence à se dire que l'intérêt bien compris de l'Europe est dans la normalisation des relations avec le président de la Syrie, François Hollande s'est obstiné à réitérer sa demande du départ de Bachar el-Assad, malgré la nécessité d'une convergence des forces de combat contre l'Etat islamique qui occupe une partie du pays.
Que faire alors de Hollande qui a tiré contre l'économie de son pays?
Le chef de l'Etat a néanmoins exclu toute frappe au sol comme le propose en revanche Bruno Le Maire (Les Républicains). 
Ukraine: vers une levée des sanctions visant la Russie
Hollande veut profiter de l'amélioration relative de la situation en Syrie. Le chef de l'Etat a proposé l'organisation d'une nouvelle réunion à Paris réunissant la France, l'Allemagne, l'Ukraine et la Russie.
Si la Russie tient ses engagements (alors que Hollande a rompu les siens dans la vente des Mistral !), le président a annoncé une possible levée des sanctions qui pénalisent les exportations de produits français, notamment agricoles...

2 milliards de baisse d'impôt pour 8 millions de foyers, toujours les mêmes

La baisse d'impôt promise en 2016 par le chef de l'Etat se précise. Hollande a annoncé qu'elle concernerait l'impôt sur le revenu à hauteur de 2 milliards d'euros et concernerait 8 millions de foyers. Cette baisse devrait être financée par des économies budgétaires et non une hausse des prélèvements obligatoires. 
C'est la promesse de services publics à la portion congrue et une onde de choc sur les collectivités territoriales appauvries, alors que la santé des hôpitaux ou des transports régionaux, notamment, n'est pas bonne.

Pas de remise en cause des 35 heures

François Hollande a annoncé une loi "dans les prochains mois" pour
rendre le code du travail "lisible" et "mieux adapté". Toutefois le chef de l'Etat s'est bien gardé de toucher "aux garanties essentielles" comme la durée légale du travail de 35 heures ou le Smic.

Le président de la République a indiqué qu'il va  débuter des concertations avec les partenaires sociaux suite à la remise du rapport Combrexelle à Manuel Valls mercredi 9 septembre. La possibilité est ouverte pour ouvrir des négociations dans les branches professionnelles afin "d'adapter, ouvrir de nouveaux droits et donner davantage de souplesse".

Une croissance trop faible pour faire baisser le chômage en 2015 

La croissance atteindra "sûrement plus de 1%" en 2015, mais c'est selon le chef de l'Etat. Il ne pense d'ailleurs pas qu'elle sera "suffisante pour faire baisser le chômage". Le président de la République a pourtant fait de la baisse du chômage une condition sine qua non pour se représenter en 2017.
La présidentielle de 2017, loin d'être une obsession 

Interrogé sur sa possible candidature pour un deuxième mandat, Hollande a déclaré que "ce n'est pas une obsession, ce n'est pas ma préoccupation, ce n'est pas ma priorité de savoir comment, de savoir quand, de savoir avec qui. Ma seule préoccupation, ma seule priorité, mon seul devoir, c'est d'agir". Une résolution à évaluer à l'heure prochaine des bilans...
Il a toutefois mis la gauche en garde contre "la dispersion" qui pourrait signifier sa "disparition". Après quatre revers successifs depuis les municipales de 2014, la majorité subira un nouveau et dernier test avant l'élection présidentielle de 2017 à l'occasion des élections régionales, qui auront lieu les 6 et 13 décembre.
Pas d'élargissement de la redevance aux smartphones et aux tablettes 

Hollande n'est "pas favorable" à l'élargissement de la redevance audiovisuelle aux "objets connectés" (smartphones ou tablettes) ni à un recours "exagéré" à cette taxe pour financer l'audiovisuel public, annonçant toutefois des "arbitrages à la fin du mois". Mais le cynique s'en prendra-t-il en revanche aux box(es) ?... 

"Il faut des financements" pour le service public audiovisuel, "mais la redevance télévisée ne peut pas être la variable d'ajustement. Il faut maîtriser l'appel à la contribution", a expliqué François Hollande. Hollande risque donc de permettre le retour de la pub réclamée par D. Ernotte après le 20heures. 
A quoi servent donc les privilèges de certaines retransmissions événementielles accordées au service public en tant que tel: l'équité est-elle préservée ? Ne vaudrait-il pas mieux lui imposer des obligations de gestion saine ? 

Une visite en Chine placée sous le signe du climat 

François Hollande a annoncé qu'il fera un beau voyage début novembre en Chine, pour lancer avec son homologue chinois un appel à la réussite de la conférence mondiale sur le climat prévue à partir du 30 novembre près de Paris, si la question de son financement est surmontée...
"La Chine va être un acteur majeur pour emmener, non seulement un des pays les plus peuplés et les plus pollués, mais aussi pour faire en sorte que d'autres pays puissent suivre l'exemple chinois", a-t-il expliqué. "La conférence sur le climat, ce n'est pas simplement les pays développés, c'est les pays émergents et les pays en développement, c'est pourquoi l'apport de la Chine est majeur", a-t-il fait valoir, dans un français grammaticalement relâché à ne pas exporter dans les université chinoises... 

Pas forcément d'introduction d'une nouvelle dose de proportionnelle 

Après les lieux-communs et les demi-mesures ou les contresens, Hollande a botté en touche sur l'introduction de la proportionnelle aux législatives, évoquant en revanche une modification de la procédure législative pour la simplifier et l'accélérer. "Je pense que la crise démocratique ne répond pas simplement à une obligation de changer un scrutin", a déclaré le président de la République, qui avait pourtant fait de cette réforme une promesse de campagne en 2012.

Au total, un nombre étonnant de reculades qui annoncent une fin de mandat peu réformiste, voire indigente, et au final un recul assumé et programmé de la France. 

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