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jeudi 17 septembre 2015

Programmes scolaires: la ministre a dû "tout corriger de fond en comble"...

"De la dictée tous les jours": c'est tout ce que Libération a retenu ?

Revus et corrigés, les nouveaux programmes scolaires ont échappé au sort de Palmyre

Sous l'avalanche de critiques au printemps, la ministre Vallaud-Belkacem a bien dû remballer ses armes de destruction massive. Mais les nouveaux programmes ne seront dévoilés que ce vendredi midi et il reste donc à confirmer que le pire a bien été évité. En attendant, Libération titre en forme de représailles à la contestation: "Programmes scolaires : de la dictée tous les jours" !

Arbre qui cache la forêt, le retour de la dictée quotidienne est annoncé
Il a changé sa photo de profil sur Twitter : "Keep calm & pretend its on the lesson plan" ("Restons calmes et faisons comme si tout se passait comme prévu"). Posté le 7 septembre, ce message d’explication peut déjà en surprendre plus d'un qui croit que la langue française est encore la langue nationale: "Je change ma bannière, car je sens que je vais encore me faire agonir de sottises, donc je me prépare à rester zen," commente amèrement Michel Lussault, le président du Conseil supérieur des programmes (CSP), qui ne s'est toujours pas engagé dans sa propre autocritique, puisque les sottises restent celles des autres, tous les autres. Comme pour s'en débarrasser, il va remettre officiellement  à la ministre de l’Education sa copie sur les nouveaux programmes scolaires, du CP à la troisième.

Impudent Lussault, en photo 
comme au naturel
Au printemps, la première mouture avait fait hurler tout ce que l'hexagone compte d'intellectuels et d’historiens, avec des arguments que Michel Lussault jugea -parfois-infondés (Libération du 18 mai). Prenant le devant de la scène, il confiait à l’époque avoir "le sentiment d’avoir été un lapin le jour de l’ouverture de la chasse" (lire son portrait dans Libé). Plus sûrement, ce sont les programmes qui allaient passer à la casserole.

Corrigés de fond en comble ? Il faut voir...

Depuis, les enseignants ont été finalement invités à donner leur avis, la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, s’est résignée à demander que des corrections et précisions soient apportées. Le CSP a revisité son projet, mais les inquiétudes persistent: changement de façade ou réelles transformations ? Les nouveaux programmes ne seront mis en ligne que ce vendredi sur les coups de midi, mais jeudi matin, Michel Lussault s’exprimait sur Europe 1, pour tâter le pouls du patient : "Nous avons corrigé [le texte] de fond en comble, pas simplement une petite couche de peinture, mais nous avons reconstruit l’édifice à partir des critiques du mois de mai."

En histoire – c’est sur cette discipline que s’étaient concentrées les critiques –, la distinction entre les termes facultatifs et obligatoires a été supprimée, la chronologie a "été très clairement réaffirmée", "les ambiguïtés d’écriture levées". Et de manière générale, les formules jargonneuses remisées.

En langue française, la nouvelle mouture devrait également tenir compte des remarques formulées par les enseignants, qui, notamment en primaire, ont insisté sur la nécessité de mettre le paquet sur l’apprentissage du langage

La ministre a également demandé au CSP de définir le contenu de l’enseignement 'de complément' des langues anciennes (latin/grec), pour rassurer les vigilants qui s’inquiétaient de leur disparition au détour de la réforme du collège.

Cette version des programmes n’est pas encore définitive
Elle doit être validée par la ministre (!), puis soumise au vote du Conseil supérieur de l’éducation. Pour une application dans les écoles et collèges à la rentrée 2016.

Dans une tribune publiée ce vendredi matin sur le site du Monde, journal officieux du PS, Najat Vallaud-Belkacem préconise une dictée quotidienne en primaire et annonce notamment un renforcement de "l’enseignement laïc du fait religieux" au collège dans les programmes d'histoire. L'article de Libération avait gardé l'essentiel pour la fin...

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