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samedi 26 décembre 2015

Corse: représailles à l'agression de deux pompiers et d'un policier à Ajaccio

Le gouvernement condamne la colère des Corses et la presse milite contre l'islamophobie, au mépris des personnels de la sécurité civile

Une salle de prière musulmane vandalisée à Ajaccio

Les causes et les conséquences, la provocation et les représailles 

ne sont pas équitablement pris en compte.
En ce jour de Noël, fête chrétienne, quelque 600 personnes s'étaient rassemblées vers 16h devant la préfecture à Ajaccio, en soutien aux pompiers et au policier blessés pendant la veillée des Chrétiens, dans la nuit de jeudi 24 à vendredi 25, dans la cité des Jardins de l'Empereur, rapporte une correspondante de l'AFP. Le véhicule de secours était intervenu dans ce quartier défavorisé à la suite d'un faux appel d'urgence et au cours du guet-apens, il avait été caillassé.

En marge des rassemblements qui se sont créés à la suite de l'agression de deux soldats du feu dans ce quartier d'Ajaccio, "un petit groupe" a vandalisé une salle de prière musulmane, située à l'entrée du quartier Saint-Jean, en face du centre financier de la Poste.

Un petit groupe a fracturé la porte vitrée d'une salle de prière musulmane et l'a saccagée, selon la police et la préfecture. Ils ont également sorti de nombreux livres, une trentaine, selon Corse Matin, dont des exemplaires du Coran, auxquels ils ont tenté de mettre le feu, sans les brûler entièrement.

Au cours du rassemblement à l'Empereur, la cité où les échauffourées ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, pendant la veillée de Noël, un appel avait été lancé à se rendre dans les lieux de prière de leurs agresseurs.

Pompiers agressés : les manifestants sur place avec le préfet
Après la manifestation qui s'est déroulée devant la préfecture d'Ajaccio rassemblant plus de 600 personnes, la foule des manifestants s'est spontanément dirigée vers le quartier des Jardins de l'Empereur.

Aux cris de "On est chez nous", près d'un millier de personnes a pénétré dans le quartier pour en faire le tour.
Une foule très irritée et prête à en découdre est passée devant tous les immeubles réclamant que les auteurs de l'agression sur les pompiers leur soient livrés.
Les forces de l'ordre, en minorité, ont accompagné le mouvement.


Plusieurs centaines de personnes -on dénombre quelque 300 à 400 Corses en colère- se sont rassemblées dans le quartier des Jardins de l'Empereur dont elles ont fait le tour. 
Le préfet Christophe Mirmand s'est rendu sur les lieux et a engagé une discussion tendue avec les Corses indignés.

Nombre d'entre eux reprochaient au préfet, représentant de l'Etat en Corse, de "n'avoir rien fait au sein de ce quartier pour anticiper l'agression" dont ont été victimes les pompiers dans la nuit de Noël.
Christophe Mirmand a assuré qu'une "présence policière sera renforcée" aux Jardins de l'Empereur, ce qui n'a pas eu pour effet d'endormir la vigilance de la population mobilisée.

Aux cris de "Tutti inseme" et "On est chez nous", les manifestants ont tenté de pénétrer dans certains halls d'immeuble au hasard, pour en déloger les auteurs présumés de l'agression.

Les forces de l'ordre, mais également certaines individualités du cortège en colère, ont calmé tout le monde pour éviter tout débordement, raconte
la presse qui a visiblement reçu la consigne de banaliser les violences.

L'un des deux pompiers blessés à Ajaccio raconte l'intervention qui s'est transformée en guet-apens du fait d'une vingtaine d'individus violents sur une soixantaine d'habitants du quartier maghrébin, dans la nuit du 24 au 25 décembre. "Ils ont essayé d'ouvrir le camion, on a frôlé la catastrophe" raconte-t-il.
VOIR et ENTENDRE le récit des faits réels par l'un des pompiers qui, sur i-télé, assure qu' "il aurait pu y avoir des morts" :

Valls et Cazeneuve déplorent-ils l'agression des personnels de secours ?


Un policier a également été "légèrement blessé". 

Une batte de baseball, des clubs de golf et une bouteille d'acide ont été saisis, mais les auteurs de ces violences sont toujours (activement?) recherchés. "Plusieurs éléments d'identification utiles ont été recueillis", a assuré François Lalanne, laissant entendre que les agresseurs seront arrêtés et présentés à la justice.

Les autorités prennent le parti des agresseurs


VOIR et ENTENDRE le préfet Mirmand s'étendre sur certains faits, à l'appel d'i-télé, au détriment d'autres, qui trahissent l'orientation partisane du gouvernement:


Plusieurs responsables locaux ont déploré ces agressions. Le nouveau président nationaliste du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a réagi sur Twitter. "Honte à ceux qui ont fait ça!" Le journal Le Monde titre en organe de presse politique du pouvoir. Il est le seul à assurer que "le gouvernement condamne à la fois 'l’agression intolérable de pompiers' et une 'profanation inacceptable'." 
En l'absence de prise de parole publique de Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, Twitter est utilisé pour donner l'illusion de la présence effective à Paris du premier ministre:
Black-out complet à l'Elysée...  Le palais est aux abonnés absents et le préposé à Twitter s'est endormi sur sa bûche de Noël. 
PaSiDUPES a également recherché le tweet de Valls qui aurait manifesté le soutien du premier ministre aux victimes, mais en vain.  Difficile de croire donc aux bobards de l'exécutif qui se déclare habituellement "au travail" pendant les vacances.

Le ministre de l'Intérieur n'a "pas non plus tardé" à réagir, selon les termes du journal
Le Figaro, qui précise toutefois que c'est par un communiqué que Bernard Cazeneuve (ou plutôt le haut fonctionnaire d'astreinte) déplore lui aussi l'agression (non qualifiée) de policiers et pompiers et le saccage d'un lieu de culte musulman, cette fois copieusement disqualifié en "exactions intolérables aux relents de racisme et de xénophobie" a priori, sans attendre les conclusions de l'enquête, qui "portent atteinte aux valeurs mêmes de la République", des termes convenus pour finir. Il a par ailleurs souhaité que les auteurs des violences soient "interpellés dans les meilleurs délais". Les agresseurs de personnels de secours et de santé peuvent-ils, quant à eux, poursuivre leurs petits jeux de jets de pierres ? 

Et une certaine presse officieuse rectifie les tirs dispersés de la parole gouvernementale.
Elle tente de rétablir l'équité de traitement des parties en compensant les lacunes des communiqués en langue de bois des services de Matignon et de l'Intérieur

La presse partisane ne rend pas également justice aux protagonistes
Ce matin, France Info se consacrait à la diffusion du mécontentement des musulmans et aux paroles consensuelles du maire LR d'Ajaccio, ne mentionnant qu'en passant l'agression des pompiers et du policier.
Tous adoptent l'angle pro-musulman, négligeant la cause:

huffingtonpost.fr recopie la dépêche AFP...: "Corse: une salle de prière musulmane saccagée à Ajaccio" Et metronews.fr condamne même les soutiens aux pompiers et au policier: "les gens ne doivent pas se faire justice eux même" (sic, pour la forme orthographique et le fond)...
En revanche, la prise de parole du président de région   la collectivité territoriale est claire:

Si ces propos sont plutôt partisans au bout du compte, c'est qu'ils sont tardivement prononcés et seulement à la suite, non pas de l'agression des personnels de secours pourtant attirés dans un guet-apens, mais de la mobilisation de la presse sur les faits de saccage. Il est à déplorer que ni les élus, ni les media n'ont été réactifs à l'origine des faits.

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