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mercredi 13 janvier 2016

Alstom: Bercy avait permis le rachat du pôle énergie, General Electric veut y supprimer 6.500 postes

6.500 postes supprimés à Alstom et  1.000 re-créations promises : le compte n'y est pas !

6.500 postes supprimés dans l’ex-pôle énergie d’Alstom
Le conglomérat américain envisage un plan de restructuration en Europe avec promesse de créer 1.000 emplois nets en France d’ici trois ans. Les syndicats dénoncent des "licenciements boursiers".

Quand un géant de la taille de General Electric s’engage dans un plan de réorganisation, les chiffres apparaissent immédiatement impressionnants, justifie une certaine presse économique française.
Le conglomérat américain envisage de supprimer 6.500 postes en Europe dans les deux années à venir dans les anciennes activités énergie d’Alstom, dont le rachat a été finalisé en novembre. En France, 765 postes pourraient ainsi être concernés.

L'information confidentielle a fuité. 
"Le plan de restructuration va toucher plusieurs pays européens et impacter potentiellement 6.500 emplois sur 35.000. En France, 765 personnes seront impactées, sur un peu moins de 9.000, essentiellement au siège de Levallois et dans les activités grid [réseaux électriques]", a révélé un représentant syndical ulcéré, précisant que "le site de Belfort ne sera pas touché, ni les activités dans les énergies renouvelables". De quoi se plaint-on ?

Les fonctions support seront les premières concernées

Ce sont aussi des drames humains. 
Alstom en tricolore, c'était avant Hollande...
A quand la commémoration ?
Une vague de départs était attendue au sein du siège de l’ancienne branche énergie d’Alstom à Levallois, écrit non sans complaisance Les Echos. L'opération de licenciements intervient dans le cadre du regroupement avec GE, principalement dans les fonctions support (ressources humaines, juridique, communication), précise GE et le quotidien du groupe LVMH. 

Le site de Massy (Essonne), spécialisé dans les activités liées aux réseaux électriques, va également fermer pour être transféré en Angleterre, selon un représentant du syndicat CFE-CGC. Les partenaires sociaux ont été informés d’un tel projet mardi au cours d’une réunion au niveau européen.
Mercredi, Les syndicats CGT et CFE-CGC ont dénoncé "un plan de licenciements boursiers". Laurent Santoire, représentant CGT, estimé mercredi que cela "marque la première étape du démantèlement des activités Alstom énergie en France et en Europe". Ailleurs en Europe, ce plan de restructuration devrait toucher en premier lieu l’Allemagne, avec 1.700 postes concernés, et la Suisse, avec 1.300 emplois.

Le gouvernement Valls était prévenu
Le groupe américain, dont la nouvelle division énergie compte désormais 65.000 salariés à travers le monde, a justifié sa décision par un contexte économique difficile. Il a rappelé qu’il n’a "jamais caché que les fonctions support allaient être touchées", insiste son porte-parole, et que "ces suppressions de postes se feront essentiellement par des départs volontaires".

La création de 1.000 emplois nets confirmée, à réaliser...

Dans le même temps, General Electric a confirmé son intention de créer 1.000 emplois nets en France dans les trois années à venir - si le contexte économique le permet ! - , un engagement pris au cours des huit mois de négociations de rachat des activités énergie d’Alstom avec l’Etat, pour un montant de 17 milliards de dollars, contre le rival allemand -et européen- Siemens, après avoir fait mine de s'inquiéter des activités nucléaires, des emplois et du futur de ses activités ferroviaires, invitant General Electric à regrouper son ferroviaire avec celui d'Alstom.
Début 2015, Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique, dénonça les conditions de cette vente à l'américain General Electric soulignant que, contrairement aux promesses d'Arnaud Montebourg, assurant que le secteur nucléaire resterait sous contrôle français, le protocole d'accord approuvé par Emmanuel Macron en novembre et voté par l'assemblée générale, a pour conséquence de placer sous la coupe du groupe américain les turbines produites par Alstom et de cette manière la maintenance des centrales françaises. " Nous avons donc délibérément confié à un groupe américain l'avenir de l'ensemble de notre filière nucléaire…"
Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, affirme aujourd'hui que le gouvernement, observateur passif,  "va être comptable et va surveiller l’application de cet engagement". Comme prévu, ce plan social hors normes - avalisé par l'Etat socialiste- frappe principalement les "services partagés", ceux qui font doublon dans les deux sociétés rassemblées.

De nouvelles promesses sous le regard de Macron
Début décembre, le conglomérat, dont l’un des axes stratégiques est de devenir la "première entreprise industrielle numérique au monde", avait détaillé cette stratégie : il va ainsi créer début 2016 à Paris un petit "centre d’excellence pour les logiciels" (250 postes): nous y sommes ! Un centre de services partagés emploiera aussi 200 personnes, entre Paris et Belfort. Un programme de "leadership" sera créé (240 postes): sans date ? Enfin, 310 postes seront créés dans la "réinternalisation de postes de fabrication". Le patron de GE Europe, Mark Hutchinson, estimait alors que, pour compenser les départs naturels, il devrait au total "embaucher au minimum 3.700 personnes d’ici à 2018", dans le meilleur des hypothèses.

Reste maintenant à attendre le millier de nouveaux emplois promis en France promis
et, pour l'heure, l’addition est lourde. Tous les salariés concernés appartiennent exclusivement à Alstom Power, qui se verra amputé de près d’un collaborateur sur six, puisqu’avant la fusion, l’entreprise en comptait 65.000 sur la planète.

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