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dimanche 28 février 2016

Présidentielle 2017: et si Hollande devait renoncer ?

L'avenir politique de Hollande se bouche

Qui peut croire encore qu'il a un avenir ?

Les Français étaient prévenus. Mais, sous la pression partisane des media déchaînés, ils ont misé sur le mauvais cheval, en sachant qu'il n'avait aucune expérience gouvernementale et que son tempérament dilettante et irrésolu le porte à l'indécision et au compromis.  
La France n'a jamais connu une telle déconfiture en temps de paix et aucun état occidental n'est autant menacé par le terrorisme. En plus de records d’impopularité (19% d'avis favorables), ses voltes-faces incessantes placent le président au pied d'un haut mur de contestation dressé dans son propre camp. L'homme de la synthèse n'aura réussi qu'à fracturer l'édifice. Pitoyable, il caresse l'espoir de réaliser sa promesse d’inverser le chômage, si la conjoncture extérieure est propice. Reste-t-elle une lueur d’espoir au bout du tunnel ?

Les chiffres du chômage occultent la gravité de la situation de l'emploi en Outre-Mer, mais les Tahitiens n'ont rien changé à leur coutume et ont offert des fleurs à leur hôte, les Wallisiens qui n'ont pas l'internet ont acclamé leur visiteur avec respect et les Sud-Américains ont accueilli le représentant de la France avec les honneurs, malgré son arrivée en Falcon de remplacement de 14 places, l'A330 présidentiel étant resté cloué au sol de Lima par une panne électrique. Les images de la cohorte de journalistes qui l'accompagnait n'ont pu dissimuler la Polynésie sous la pluie, mais ont parfaitement masqué une réalité sociale proche du tiers-monde. S'il cherchait à reprendre haleine comme les écoliers de la zone Ile-de-France en vacances de février, le président a fait un mauvais calcul. Il n'était pas arrivé au bout de ses 60 heures de vol, que le président fut rattrapé par le fracas politique de la gauche socio-démocrate trahie.

Qui Hollande représente-t-il, s'il n'est plus soutenu par tous les siens ?

Dans le pays réel, les nuages s’amoncellent, le tonnerre social gronde, les coups pleuvent. Après la rébellion syndicale et étudiante lundi et mardi contre la réforme du code du travail, Martine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et une douzaine d'intellos socialistes bernés et d’écologistes radicaux ont fait tomber la foudre dans une tribune à visée pétitionnaire intitulée "Sortir de l'impasse" et publiée par Le Monde, journal détenu par des hommes d'affaires multi-millionnaires et socialistes, résumant leur rancoeur en cette formule : "Trop, c’est trop." L'attaque est tellement violente qu'ils auraient pu aussi bien écrire "démission", comme l'ont crié les éleveurs au Salon de l'Agriculture. Outre leur profonde inquiétude sur les choix sociaux du gouvernement Valls, ils dénoncent "le désolant débat sur la déchéance de nationalité".

Ils critiquent le pacte de responsabilité passé avec le patronat ("41 milliards pour rien") et condamnent  comme un faute contre le socialisme l'erreur fatale de la réforme du code du travail que Valls fait endosser à Myrian El Khomri  ("A qui fera-t-on croire qu’en multipliant les facilités de licenciements, on favorisera ainsi l’emploi"). Ils rejettent "l’indécent discours de Manuel Valls à Munich" contre les migrants. Un président attaqué par des membres de son propre parti : c’était encore inédit.

La courbe du chômage va-t-elle mollir ?

François Hollande ne maîtrise plus ce PS qu’il a roulé dans la farine et devient le problème à éliminer. La question est posée : peut-il encore être le candidat de la gauche en avril 2017 ?
Lui-même a lié sa décision à la courbe du chômage. Or, depuis quatre ans qu'il la voit venir, les demandeurs d'emploi attendent son inversion et se désespèrent. La presse partisane répète, derrière Sapin, que les derniers chiffres  donnent du crédit à son espoir, assurant de surcroît qu'il serait partagé par les victimes de sa politique: 27.900 chômeurs en moins - en métropole - en janvier, lâchent ces media, sans prendre en considération les laissés pour compte des statistiques. Même Le Monde titre pourtant sur "Une hausse 'inhabituellement forte" et "inexpliquée" de désinscrits d'office sur les listes de Pôle emploi," rapporté par la DARES, service des statistiques du ministère du Travail.
Les ministres de mauvaise foi ont évidemment salué cette baisse à l’unisson et certains l’ont même renvoyée à la face d’Aubry. 
Mais les media sont-ils dans leur rôle d'information en taisant qu'à la fin de chaque mois, les demandeurs d'emploi sont tenus de déclarer leur situation à Pôle emploi, sous peine d'être désinscrits d'office et qu'en janvier, 238.900 personnes sont sortis des listes pour ce motif, soit plus de 40.000 de plus qu'en décembre. De quoi prendre avec des pincettes des chiffres frelatés dont s'enorgueillissent des ministres, par ailleurs honorables.
Ce nouveau frémissement reste cependant à confirmer, s'il ne vire pas au soubresaut. L’Unédic continue de promettre pour la fin de l’année une légère diminution que l'opposition est déjà justifiée à qualifier de "statistique"En 2015, des baisses mensuelles ont déjà été annulées le mois suivant. Sans compter le "bug informatique" d'août 2013...
650.000 emplois ont été détruits depuis le début du mandat. 
En 2014, 74.000 emplois ont été détruits en France. A la fin 2014, François Hollande avait déjà enregistré plus de destructions d'emplois depuis le début de son quinquennat que Nicolas Sarkozy sur l'ensemble de ses 5 ans de mandat.

D’ailleurs, le moral des ménages (-2 points) et le climat des affaires continuent de s’effriter selon l’Insee qui évoque "un petit vent de pessimisme." Au bout de 43 mois de présidence, les résultats de Hollande sont plus catastrophiques que ceux enregistrés par son prédécesseur. Bref, François Hollande affichera un aussi mauvais bilan en 4 ans que Nicolas Sarkozy en 5, la crise mondiale de 2008 en moins.
Sondages : la rechute

Il se traduit pour le président par une impopularité plus élevée qu’avant les attentats : 20 % de confiance, selon le baromètre mensuel Odoxa. Par comparaison, Nicolas Sarkozy tournait à 30 % début 2011. 
Selon une autre enquête Ifop/Fiducial, Hollande est relégué à 11 points de Marine Le Pen (17 % contre 28 %) et ne se qualifierait donc pas pour le second tour de 2017. Alain Juppé le devance de 17 points. Il y a 5 ans, Nicolas Sarkozy était donné perdant au second, mais n'était pas éliminé au premier tour. Encore de l'inédit au passif du "président normal"... 
Pour Frédéric Dabi, directeur des études à l’Ifop, "des pans entiers de l’électorat de gauche, les fonctionnaires et enseignants, les professions intermédiaires, les jeunes se détournent de François Hollande. Cela en dit long sur sa fragilité et sur le divorce avec la gauche. Un tiers de ses électeurs de 2012 refuse de revoter pour lui. Beaucoup lui préfèrent Bayrou quand on teste le maire de Pau, voire Juppé, septuagénaire propulsé par les média sympathisants du PS à des niveaux inédits depuis Mitterrand en 1988. Mais avril 2017 est encore loin et Juppé n’a pas gagné la primaire à droite. Mais le rejet est structurel, massif et offre peu de possibilité de rebond."
Dans un sondage Ifop pour le 'Journal du dimanche' du 20 février, le président de la République ne recueille plus que 19% de satisfaits (- 5 points par rapport à janvier) et mécontente 81% des Français.
Son Premier ministre fait 33% de satisfaits (- 6 points) et 66% de mécontents.
La primaire de la division

Le président ne serait plus le bon candidat. La primaire est devenue un vrai sujet à gauche. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a beaucoup varié, avant d'admettre le principe pour mieux en étouffer l’application. Aujourd’hui, à force de hanter le débat, le sujet n’était plus une chimère et plombait François Hollande. Depuis la tribune incendiaire des socio-démocrates du PS dans Le Monde, Hollande est entré dans le couloir de la mort.

Les débats parlementaires sur la déchéance de nationalité et la loi portée par la kamikaze El Khomri annoncent un printemps orageux. 
Quand le président sera-t-il au pied du mur pour décider de son sort ? Il n’existe actuellement aucun précédent dans l’histoire de notre Ve République, ni dans les grandes démocraties : depuis un demi-siècle, le sortant s’est toujours représenté. Un jet de l'éponge serait… du jamais vu !

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