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lundi 1 février 2016

Qui vient dîner ce soir avec Raul Castro à l'invitation de Hollande ?

Raul Castro à Paris: l'improbable liste des invités conviés ce soir à l'Elysée
Le frère du dictature cubain arrive dans une France en "état d'exception"
Un dîner qui va rester sur l'estomac du travailleur cubain

Hollande a invité en visite officielle à Paris le chef d'Etat cubain Raul Castro. 
Ce lundi, pour parler des droits de l'homme à Cuba, le président socialiste a organisé un dîner à l'Elysée en l'honneur du frère du dictateur cubain. En fait, ce concept idéologique et toute allusion au socialisme totalitaire sont exclus du menu et proscrits en présence de Manuel Valls: ne sont autorisées que les signatures de contrats.

François Hollande et Raul Castro signeront plusieurs accords, notamment sur la dette cubaine: la France a  accepté d'annuler progressivement le versement des intérêts de retard accumulés depuis 30 ans. Un cadeau à plusieurs centaines de millions de dollars bienvenu à Cuba qui n'est pourtant plus soumis à un embargo américain, mais alors que Hollande creuse chaque jour la dette publique que règleront les jeunes français qu'il dit être sa priorité des priorités !...

Hollande refait du Mitterrand
C'est la première fois depuis 21 ans qu'un dictateur cubain arrive en visite officielle en France, depuis François Mitterrand qui avait reçu Fidel Castro en mars 1995. 

Cette visite, annoncée le 19 janvier, marquera "une nouvelle étape dans le renforcement des relations entre les deux pays, après la visite d'État du président [français à Cuba] le 10 mai dernier", avait alors souligné la présidence française. François Hollande avait été "le premier chef d'État occidental à se rendre à Cuba depuis plus de 50 ans", avait ajouté l'Elysée. La visite du socialiste français avait eu lieu après l'annonce du dégel des relations entre Cuba et les États-Unis, fin 2014: les deux présidents américain et cubain ont échangé une poignée de mains au sommet des Amériques à Panama en avril 2014 et Hollande a fait le déplacement de Cuba en mai...
Au moment de ce dégel des relations internationales avec Cuba, l'Union européenne et les Etats-Unis décidaient de sanctions économiques à l'encontre de la Russie. A La Havane, le président français avait plaidé pour la levée de l'embargo économique américain contre Cuba, qui avait "tant nui", avait-il dit, au développement de l'île depuis 1962, mais était très en pointe, à l'inverse, dans l'offensive contre Poutine et les russophones en Ukraine.

Mais ce n'est pas en revanche la première fois que Hollande invite une dictature à l'Elysée. Hollande a déroulé le tapis rouge pour Hassan Rohani, président de la République islamique d'Iran, en période d'"état d'urgence" anti-terroriste, cette initiative souligne la cohérence de la ligne tenue par Manuel Valls. A noter qu'il n'a pas créé le ministère de la femme promis comme candidat à la présidence et que Marisol-des-Droits-des-femmes a bien dû lui en toucher un mot, en sorte qu'il répare, d'ici la fin de son mandat... 
En attendant les visites de responsables européens de haut rang se multiplient alors que la levée des sanctions, attendue à partir de début 2016, doit rouvrir les vannes des investissements étrangers en Iran, pays de près de 80 millions d'habitants aux riches ressources pétrolières et gazières.

Le président François Hollande a reçu le président gabonais, Ali Bongo Ondimba le 5 juillet 2012, lors d'une visite en France, au grand dam d'opposants gabonais à Paris et d'associations qui réclament la fin de la "Françafrique". Le Français David Chinaud, du Parti de gauche, a décrit le Gabon comme "le noyau dur de la Françafrique, avec son pétrole et ses mines d'uranium qui intéressent tant la France pour son indépendance énergétique". Il a souhaité "une annonce forte de François Hollande pour un changement de politique". La réponse a échappé à Manuel Valls sur France 2 dans une émission "On n'est pas couché" de janvier 2016, lorsque le premier ministre de Hollande lâcha qu’Ali Bongo n’avait pas été élu démocratiquement "au sens où on l’entend," provoquant de vives réactions au Gabon.
François Hollande devait recevoir successivement trois présidents africains dans la même semaine. Avant de rencontrer le président Sall du Sénégal, Hollande avait reçu le Guinéen Alpha Condé. Or, en juillet 2011, l'ONG Reporters sans frontières avait publié un rapport dans lequel elle demandait à Alpha Condé "d'affirmer publiquement son attachement à la liberté de la presse et au respect du pluralisme des media", tandis que la France l'appelait à ne pas entraver la liberté de la presse et à organiser des élections législatives dans les meilleurs délais.

Notons aussi la première visite d’État que le président mexicain, Enrique Peña Nieto, réserva à la France, à l'occasion du 14 juillet 2015, après des années de froid, du fait du cas Florence Cassez.
Certains partis politiques (Parti Communiste Français, Parti mexicain Morena, Mouvement de Régénération Nationale) et des organisations non gouvernementales (ONG) ont exprimé leurs colères face à cette visite. Vendredi dernier, le PCF a dit son « indignation » face à l’accueil de ce dirigeant car le recevoir implique le
"mépris vis-à-vis de tous ceux qui se battent contre le règne de l’impunité, de la corruption et de la violence". Les ONG (ACAT, Amnesty International France, collectif Paris-Ayorzinapa) ont notamment dénoncé les tortures « généralisées » pratiquées par les militaires et policiers mexicains (tortures dénoncées dès septembre dernier par rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Juan Méndez) tout en rappelant la disparition de 43 étudiants de l'Ecole Normale Rurale de Ayotzinapa, livrés par la police locale à un groupe criminel en septembre 2014. L’ONG Reporter Sans Frontières (RSF) a adressé une lettre au président mexicain pour lui demander "d’endiguer la violence contre les journalistes". 
En juin, Hollande avait aussi reçu Michelle Bachelet, présidente socialiste du Chili.

L'incroyable mixture des honorables invités

Quelques surprises et une "erreur administrative".  
Pour la première visite officielle d'un chef d'Etat cubain à Paris depuis 21 ans, mais Raul Castro risque d'avaler de travers. Certains des convives sont déjà connus, mais les hôtes de Hollande sont surtout des présences improbables sous les ors de la Républiques.

Jean Luc Mélenchon, le grossier co-président du Parti de Gauche, et farouche défenseur de la révolution cubaine, s'est rendu au dîner d'Etat de l'Elysee. Il avait pourtanttaclé le président de la République, qui semble ne pas lui en avoir tenu rigueur: "Hollande, c'est le bubble gum que le Che consommait", a-t-il  récemment affirmé sur France 2.
 
Le DJ David Guetta, qui préparerait un concert à Cuba et à qui est prêté une liaison amoureuse avec une mannequin cubaine de 22 ans Jessica Ledon, que séparent 26 années et qui n'était pas née quand le DJ juif sépharade épousa la franco-camerounaise Cathy Guetta, mère de ses deux enfants, sera aussi au nombre des invités. David Guetta est le demi-frère de Bernard, journaliste chroniqueur à France Inter et proche d'Olivier Todd.

La chanteuse et actrice Nathalie Cardone, née il y a 48 ans d'une mère espagnole, a aussi reçu son invitation, sans qu'on sache à quel titre: peut-être parce qu'elle a un fils d'Axel Bauer, remarié à Suzanne Combo, la Sue du groupe... Pravda, et dont le père, Franck Bauer, a été l'un des speakers de Radio Londres. En fait, malgré leur impérissable 'La chica de Cuba", Chico & The Gypsies étaient trop nombreux et la chanteuse leur a été préférée pour son interprétation de Hasta siempre, une chanson en hommage à Che Guevara en... 1997.

Le Parisien classe en catégorie "culturelle" l'actrice belge Virginie Efira qui est elle aussi attendue pour relever, sans doute, le niveau du dîner de l'Elysée. L'actrice et animatrice est en effet très active dans le festival du film français de la Havane.

Le réalisateur Costa Gavras, un militant communiste franco-grec, auteur des films Z (réquisitoire contre la dictature des colonels instaurée en avril 1967 en Grèce, 1969) et L'Aveu (évocation de la Révolution russe et de la Seconde Guerre mondiale, 1970), qui levèrent le voile sur les horreurs du stalinisme. Mais, suite à l’écroulement du mur de Berlin en 1989 et à la dislocation de l’Union soviétique et des autres pays se réclamant du socialisme, Costa-Gavras, qui assure dénoncer tous les totalitarismes, s'est reconverti dans le socialisme bolivarien. Cuba est membre de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis la Déclaration c-signée par le Vénézuélien Hugo Chávez et le Cubain Fidel Castro, en décembre 2004 à La Havane.

Le sextuple champion de monde de boxe Jean-Marc Mormeck, originaire de Pointe-à-Pitre, apportera la touche sportive à ce dîner marqué par son hétéroclisme.

La soprano afro-américaine Barbara Hendricks, une Suédoise, a reçu le prix Jean-Pierre Bloch de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) des mains du président François Hollande en 2015. L'actuel président de la LICRA est l'avocat de Karim Benzema, maître Alain Jakubowicz, élu le 31 janvier 2010, pour trois ans... Elle avait été élevée au rang de chevalier de la Légion d'honneur par François Mitterrand. Mais elle a dû subir la présence de Pierre Laurent à son côté: c'est dire que la conversation a dû être riche ! 

Du côté gouvernemental, la parité sera respectée !
Laurent Fabius et son secrétariat d'Etat chargé du Commerce extérieur, Matthias Fekl, successeur de Thomas Thévenoud et proche de Bertrand Delanoë, Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie, et Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, et qui paie l'Impôt sur la fortune (ISF)...

L'immanquable bourde: l'invitation des filles de la criminelle Jacqueline Sauvage 
En revanche, le bras cassé de l'Elysée a fait sa bulle coutumière, qualifiée d'"une erreur administrative", en invitant les trois filles et les deux avocates de Jacqueline Sauvage, récente bénéficiaire d'une réduction de peine pour le meurtre de son mari : la dérive de présomption de légitime défense est un instant endiguée... Ces dames se sont finalement vues réfusées autour de la table du dictateur et la parité est sauve !...

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