POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

mercredi 25 janvier 2017

Hamon, "candidat des Frères musulmans", dénonce Valls

Dans "Libération", un ministre pro-Valls attaque frontalement le favori du scrutin.

Manuel Valls est passé à l'offensive en espérant rattraper son retard sur Benoît Hamon

Le second degré interdit
Benoît Hamon n'aura pas échappé à son "surnom". Après Ali Juppé et Farid Fillon, le favori de la primaire de la gauche est désormais appelé Bilal HamonUn surnom qu'aurait mérité l'ancien ministre éphémère de l'Éducation nationale, 36% des voix au premier tour de la primaire "citoyenne", si on en croit les réseaux sociaux qui partagent les vues de l'ex-premier ministre. Ce fils d'ingénieur est pourtant passé par le cours Sainte-Marie de Hann à Dakar, Sénégal.

Manuel Valls est engagé sur le même terrain glissant des allusions islamophobes. Invité de France info ce mardi 24 janvier, l'ancien premier ministre a une nouvelle foi appliqué sa méthode. Défendant sa "vision de la laïcité", il a dénoncé celle de son adversaire. "Il y a des ambiguïtés et des risques d'accommodements de sa part [avec l'islamisme radical], c'est un des débats que nous avons à gauche, a-t-il lâché. Il me semble important qu'on soit au clair. Il ne peut pas y avoir le moindre compromis avec les communautarismes et avec ces pratiques qui concernent nos femmes."

Un tir groupé de l'ensemble de ses soutiens. 
Ainsi, dans les colonnes de Libération, le chef de cabinet de Manuel Valls, Sébastien Gros, insistait sur le choix à faire "entre les valeurs républicaines et le communautarisme". Mais certains vont encore beaucoup plus loin. Ainsi, le quotidien relaie les propos d'un ministre, sous couvert d'anonymat, qui affirme que Benoît Hamon "est le candidat des Frères musulmans". Une manière de relancer le débat et de critiquer les propos tenus par le député des Yvelines sur l'absence des femmes dans les cafés de Sevran, ville tant bien que mal administrée par... Stéphane Gatignon. "Historiquement, dans les cafés ouvriers, il n'y avait pas de femmes", avait-il relativisé provoquant l'incompréhension de ses adversaires.
Un reportage consacré par France 2 à la ville de Sevran, en Seine-Saint-Denis, montrait que les femmes sont "effacées" des lieux publics dans certains quartiers. Deux membres de l'association "La Brigade des mères" se sont rendues dans un café et munies de caméras cachées et ont filmé le gérant arabe du lieu qui explique que "dans ce café, il n'y a pas de mixité. On est à Sevran, on n'est pas à Paris. T'es dans le 93 ici. C'est des mentalités différentes, c'est comme au bled". 




Interrogé sur ces images,
Benoît Hamon justifie cette discrimination, estimant que "si on parle des cafés, il y a deux choses. Historiquement dans les cafés ouvriers, il n'y a pas de femme. Là, en l'occurrence, on parle de cafés à Sevran parce qu’on estime que l’espace public est confisqué aux femmes parce qu’il serait à majorité musulmane"
VOIR et ENTENDRE ...
Non seulement Benoît Hamon "relativise", mais le candidat a une interprétation alternative de l'assujettissement des femmes musulmanes en république laïque, développe Marianne: "Remettons des questions sociales avant de mettre des questions religieuses sur ces sujets-là". On n'en saura pas plus à ce stade, commente l'hebdomadaire, sur la façon dont des "questions sociales" (décembre 2016) puis "religieuses" (janvier 2017) pourraient justifier la mise au ban de l'espace public de la moitié de la société, puisqu'il finit par admettre lui-même :
"Ensuite, qu'il y ait aujourd'hui une pression faite sur certaines femmes par un certain nombre de fondamentalistes religieux, ils existent".
Et Benoît Hamon de se montrer, enfin, volontaire sur le sujet, poursuit Marianne : "Moi je ne l'ignore pas et la République, là, elle doit être forte". Mais attention, pas question d'aller trop loin au risque de froisser ces hommes qui font leur loi : la République "doit être forte pas simplement dans le fait de punir, mais dans le fait de garantir à chacun la possibilité de s'épanouir". "Ce n'est pas le cas, là", lui fait justement remarquer le journaliste Francis Letellier. Mais le candidat socialiste est inébranlable dans son relativisme, selon Marianne :
"Ce n'est pas le cas sans doute là, ce n'est pas le cas dans d'autres endroits, mais pour d'autres raisons…"
Le voilà reparti sur une tentative d'explication du phénomène, dont on peine à comprendre, là encore, en quoi cela justifierait les dérives constatées par le reportage de France 2, commente Marianne :
"Le problème, c'est que quand vous faites en France plus souvent l'expérience de l'inégalité que de l'égalité, de la contrainte que de la fraternité, vous vous dites à un moment, même quand vous avez eu un parcours remarquable qui a respecté toutes les lois, vous vous dites : 'vivre ensemble en France, ça ne marche pas; donc je choisis l'entre-soi'".
C'est le moment que choisit le député des Yvelines pour demander des comptes… à la République :
"- Moi j'interroge aussi ce qu'est la responsabilité de la République dans le fait qu'il existe des ghettos sociaux qui sont devenus des ghettos où aujourd'hui l'espace public peut être ainsi….
- …Confisqué", souffle le journaliste à un Benoît Hamon manifestement en difficulté quand il s'agit de nommer les choses.

Sans doute effrayé de sa propre audace, le candidat à la primaire de la gauche temporise une dernière fois : "Arrêtons de créer des guerres tout le temps. Oui, il y a des problèmes, mais ce n'est pas en jetant l'opprobre systématiquement qu'on arrivera à les résoudre". Au nom de la paix sociale, voilà les habitantes de Sevran (PS) et de Rillieux-la-Pape (PS jusqu'en 2014) condamnées à garder le silence. 

Dans l'émission de France 3, Dimanche en politique, le candidat Hamon réitère sa mise en accusation de l'intégrisme. "Il y a aujourd’hui, une pression faite sur certaines femmes par des fondamentalistes religieux, ils existent et je ne les ignore pas. La République doit être forte, pas simplement dans le fait de punir, mais dans le fait de garantir à chacun la possibilité de s’épanouir", a ajouté l'ancien ministre de l'Éducation.Le collège et lycée privé musulman de Décines est à douze kilomètres de Rillieux.

Invitée de RTL le 9 décembre, la secrétaire d'État chargée du Numérique Axelle Lemaire a déploré "des discriminations faites aux femmes", ajoutant que "si les faits sont avérés, les propriétaires seront poursuivis".

Benoît Hamon se victimise


Le candidat de l'aile radicale du PS n'a jamais exercé aucun métier: c'est un apparatchik.
En 2014, le candidat des défavorisés déclara avoir acquis en 2006 un appartement de 62,91 m2 dans le Finistère (d'une valeur estimée à 118.700 euros), disposer d'un peu plus de 120. 000 euros sur ses comptes, livrets et cotisations versées au fond de retraite des députés européens.Et c'était avant d'être ministre. Mais sa compagne, Gabrielle Guallar, est cadre de direction chez un milliardaire, le propriétaire du groupe de luxe LVMH.


Il n'a pas été maire non plusseulement conseiller municipal de Brétigny-sur-Orge (Essonne) de 2001 à 2008.Des camarades lui ont assuré des revenus avec la direction d'une société d'études d'opinion qui végète mais a pu lui rapporter 2.000 euros par mois, et a exercé en tant que « professeur associé" à l'université Paris-VIII (1.500 euros par mois) - par protection, avec un bac+3 - dans les cinq années précédant son entrée au gouvernement.

Le candidat 
Benoît Hamon a contre-attaqué en fustigeant ce "procès"
sur 
RFI. "On me fait le procès de quoi ? D'être élu de banlieue et d'être confronté à la réalité de ce communautarisme que je combats autrement que par des mots", a-t-il affirmé, sans détailler ses moyens d'action. Tout cela avant de demander "à Manuel Valls et ses amis un peu de sobriété".


Une fois encore, le favori de la primaire de la... Belle Alliance Populaire n'est pas le seul à réagir après ce caillassage. Ainsi, certains soutiens adverses ont pris position en faveur de Benoît Hamon. Karine Berger, porte-parole de Vincent Peillon, a dénoncé une accusation honteuse, assurant que "la compétition de la primaire n'autorise pas de dire tout et n'importe quoi"
Cette accusation de @manuelvalls est une honte - la compétition de la primaire de gauche n'autorise pas de dire tout et n'importe quoi. https://t.co/jDic8HyZBi

— Karine Berger (@Karine_Berger) 24 janvier 2017
Enfin, l'ineffable Galut, porte-parole d'Arnaud Montebourg a lui évoqué une déclaration "scandaleuse" ajoutant que Manuel Valls perd "une fois de plus" son "sang-froid".

Une primaire citoyenne" à couteaux tirés: lequel des deux égorgera l'autre ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):