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mardi 7 mars 2017

Service public hospitalier en grève ce mardi 7 mars 2017

Les fonctionnaires hospitaliers CGT, FO et Solidaires veulent défendre le service public

A moins de deux mois du premier tour de l'élection présidentielle

Les agents de la fonction publique hospitalière, d'Etat et territoriale sont appelés à la grève mardi en France pour défendre le service public, alors que plusieurs candidats préconisentune réduction du nombre de fonctionnaires.
Une manifestation nationale est prévue à Paris dans l'après-midi entre la place Denfert-Rochereau et les Invalides, près du ministère du Travail, mais en contournant le ministère de la Santé occupé par Marisol Touraine.

Cette journée de mobilisation est "l'occasion de porter nos revendications en matière de défense du service public hospitalier et de la sécurité sociale", écrivent les fédérations de fonctionnaires CGT, FO, Solidaires et FA-FP (Fédération autonome de la fonction publique) dans un communiqué commun.

"Asphyxiée par les déremboursements, les dérégulations, les suppressions de postes et les réorganisations permanentes, auxquels s’ajoutent les regroupements d’hôpitaux imposés par la loi Touraine, le secteur de la santé est en péril en terme d’égalité d’accès aux soins", estiment-ils.

Egalement dans le collimateur des syndicats, la réforme territoriale "et ses conséquences, fusion de communes, de conseils régionaux, création de métropoles entraînent des mobilités forcées et des inquiétudes grandissantes chez les agents et dégradent le service public".

Les syndicats réclament aussi une augmentation de la valeur du point d’indice "pour compenser les pertes subies depuis des années", une refonte des carrières "pour redonner de l’attractivité à l’emploi public" et un arrêt des suppressions de postes et des restructurations.

Les agents de Pôle emploi, en grève dès lundi, ont pour leur part reconduit leur mouvement ce mardi pour défendre l'avenir de "[leurs] missions et de [leurs] métiers".

Une prise de parti politique des syndicats dans la campagne présidentielle

Le besoin en fonctionnaires va décroissant. Quelque 5,65 millions de personnes travaillaient pour la fonction publique en France en 2015, avouaient les dernières données disponibles de l'Insee. Or, ils étaient 5,64 millions d'agents de la fonction publique, fin 2014.

La question des fonctionnaires -et notamment de la réduction de leur nombre-s'est donc invitée très tôt dans la campagne présidentielle, notamment lors de la primaire de la droite et du centre en novembre.

Les candidats soucieux du redressement des comptes publics se sont montrés responsables.
L'une des mesures phares du vainqueur de cette primaire, François Fillon, prévoit la suppression de 500.000 postes en cinq ans.
L'ancien Premier ministre a toutefois assuré début février qu'il n'y aurait aucun gel des recrutements et qu'"aucun poste de policier, de magistrat, de militaire, ni d'infirmier ne sera[it] supprimé"

Le candidat du mouvement "En Marche!" Emmanuel Macron prévoit pour sa part de réduire de 120.000 le nombre de postes de fonctionnaires en cinq ans, par non renouvellement des départs, dont 70.000 dans les collectivités locales.

A l'inverse, les candidats de la gauche radicale ne craignent pas la démagogie
Les prétendants de "La France insoumise" Jean-Luc Mélenchon et celui du Parti socialiste Benoît Hamon promettent une revalorisation du point d'indice qui permet de calculer la rémunération des fonctionnaires.

Le programme de l'ancien ministre éphémère de l'Education comprend le recrutement de 40.000 enseignants sur le quinquennat et la création de 1.000 postes de policiers et de gendarmes par an.
Mélenchon, le co-fondateurdu Parti de Gauche, avec le PCF, souhaite lui le recrutement de personnels judiciaire, pénitentiaire et un retour des effectifs dans la police et la gendarmerie au niveau de 2007.

Quant à la présidente du Front national Marine Le Pen, elle préconise notamment une revalorisation du point d'indice, l'"augmentation des effectifs de la fonction publique hospitalière" et le recrutement de 15.000 policiers et gendarmes.

La France, le pays d'Europe qui compte le plus de fonctionnaires

La France comptait 5,64 millions d'agents de la fonction publique, fin 2014. 
Les syndicats se mettent en grève au moment de l'annonce d'une revalorisation de la rémunération des fonctionnaires. Mais certains s'inquiètent de cette nouvelle dépense publique d'ampleur: 2,4 milliards d'euros. Cette annonce intervient un an jour pour jour après une proposition de Nicolas Sarkozy qui, début mars 2016,  relançait le débat autour du nombre de fonctionnaires en France. Il promettait alors de supprimer 300.000 postes dans la fonction publique s'il était à nouveau élu à la présidence de la République. "Nous ne pouvons pas continuer à avoir autant d'emplois publics en France, à rebours de nos voisins européens", a-t-il expliqué.

La France serait-elle donc un pays de fonctionnaires ? 
En effet, la France est le pays d'Europe qui compte le plus grand nombre de fonctionnaires. Selon les dernières données comparatives disponibles sur le site du ministère de la Fonction publique, ils étaient 5,2 millions en 2011. Juste derrière vient l'Allemagne et ses 4,9 millions d'agents publics. La Pologne complète le podium avec 3,5 millions d'agents de la fonction publique. Pas tout à fait, car si elle en compte le plus grand nombre, elle est loin derrière certains pays européens si on considère le nombre d'agents publics pour 1.000 habitants.

Avec 80 fonctionnaires pour 1000 habitants, elle se situe au même niveau que la Belgique, loin derrière le Danemark, qui domine le classement avec plus de 145 agents pour 1.000 habitants. On constate d'ailleurs la surreprésentation des fonctionnaires dans la population des pays nordiques, la Finlande (129,40 agents) et la Suède (123,60) complétant le trio de tête. 

La part des fonctionnaires français dans la population reste toutefois nettement supérieure à la médiane européenne (61). Les pays de l'Est (Slovaquie, Roumanie, République tchèque) constituent les bons élèves de l'Europe, avec moins de 10 fonctionnaires pour 1.000 habitants. La plupart des voisins de l'Hexagone (Allemagne, Italie, Espagne et Luxembourg) se situent sous la médiane européenne, avec moins de 60 fonctionnaires pour 1.000 habitants.

Pour mieux comprendre la passion des débats autour de la fonction publique, il faut en mesurer le poids en termes d'emploi. Elle reste en effet le premier employeur européen, la médiane européenne se situant, en 2013, à près d'un quart de l'emploi total. A nouveau, les pays nordiques figurent en tête, la fonction publique danoise dépassant le tiers de l'emploi total ! Surprise, la France fait partie des bons élèves, avec "seulement" 19,8%, dépassée uniquement par l'Italie et l'Espagne, dont l'économie n'est pas spécialement florissante.

Un certain nombre de pays se sont fixé un objectif de réduction du nombre de fonctionnaires, ce qui aboutit à une réduction du poids de la fonction publique dans l'emploi total. La Belgique, la Pologne et le Royaume-Uni sont les plus performants, avec une réduction de plus de 5% entre 2009 et 2013, alors que la Slovénie, l'Espagne et le Danemark font office de mauvais élèves (respectivement +9,57%, +5,55% et +3,87% en quatre ans). 
Là encore, sans se distinguer particulièrement, la France fait cependant partie de ceux qui ne parviennent pas à abaisser le poids de sa fonction publique. Alors même que la tendance européenne est plutôt à un effort de maîtrise, la France a enregistré une augmentation du nombre de fonctionnaires en 2014 de 1,2%.

Le nombre de fonctionnaires a encore augmenté en 2015.
Une hausse de 7.000 due à l'État et aux... hôpitaux, aujourd'hui en grève, la fonction publique territoriale ayant commencé à réduire ses effectifs.

Le projet de budget 2016 prévoyait la création nette de 8.300 emplois de fonctionnaires d'Etat, une première depuis 2003.

Le budget de 2017 sera celui de la campagne électorale...
Plus de 2.500 fonctionnaires supplémentaires s'annoncent en France en 2017, selon les prévisions du débat d'orientation sur les finances publiques. 
Les enseignants sont les premiers bénéficiaires de ces créations d'emplois, ils vont profiter de 11.662 recrutements supplémentaires. Le cap des 60.000 professeurs de plus à la fin du quinquennat... Promesse électorale de... 2012, puisque la branche de l'enseignement est une clientèle historique du PS:  le cap des 60.000 professeurs de plus à la fin du quinquennat devrait être atteint, si toutefois les jeunes Français postulent. 
Les attentats ont fait de la Défense, de l'Intérieur - police et gendarmerie - et de la Justice des ministères plus prioritaires que jamais : 4.310 postes équivalents temps pleins seront créés pour ces institutions. En contrepartie, des ministères devront se serrer la ceinture en ne remplaçant pas tous les départs à la retraite. Bercy fait le plus gros effort avec 1.512 postes en moins, en raison, notamment, de la numérisation et des télédéclarations. 
Le secteur hospitalier entend ne pas manquer le coche et obtenir sa part du gâteau.

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