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dimanche 2 avril 2017

Surpopulation carcérale: la directrice de la prison de Villepinte refuse d'accueillir de nouveaux détenus

Hollande et Urvoas étaient venus à Villepinte, vanter la politique pénitentiaire de Taubira...

Les 190 détenus du bâtiment E de la prison de Villepinte ont une clé qui leur permet de fermer leur cellule quand ils sortent

Façade arborée de la prison de Villepinte,
lors de la visite de Hollande

L'arbre qui cache la forêt. 

Le président de la République et le ministre de la Justice avaient fait un passage à la maison d’arrêt de Villepinte, en Seine-Saint-Denis. Cette prison enferme plus de 1.100 prisonniers pour une capacité initiale de 587 places. Mais c'est un module très particulier que le président François Hollande et le Garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, ont fait la promotion au cours de leur déplacement de propagande : le module Respect lancé en septembre à titre expérimental auprès d’un peu moins de 200 prisonniers sous l’impulsion de la directrice, Léa Poplin. 

Le ministère de la Justice a passé un deal avec certains détenus.
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Les détenus volontaires sont sélectionnés et s’engagent à participer à un programme d’activités chaque jour. En contrepartie, leur cellule est ouverte la journée et ils en détiennent la clé, en journée, le matin ou l’après-midi. Les écarts de conduite sont sanctionnés par un retour en détention normale. Villepinte est la première maison d’arrêt de France à tenter l’expérience de ce module sur le modèle de l'Espagne depuis plusieurs années.

La prison de Villepinte, remplie à 201%, ne peut plus accueillir de détenus

L'envers du décor
A la vérité, les incidents ne cessent de se multiplier et empirer, selon les syndicats, alors que certains détenus dorment par terre ou que des adultes sont logés dans le quartier des mineurs.

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La maison d'arrêt de Villepinte, dont le taux d'occupation a atteint le record de 201%, n'est tout simplement plus en mesure "physiquement" d'accueillir de nouveaux détenus, a prévenu sa directrice dans une lettre adressée aux magistrats.
"La directrice a sollicité la Justice pour qu'on trouve des solutions, et la nécessité faisant loi, cette directrice n'a rien trouvé de mieux que de proposer des libérations conditionnelles ou des aménagements de peine" (bracelets électroniques, etc.).
Il ne s'agit pas d'une décision prise sur un coup de tête ou d'un signe de rébellion, car la maison d'arrêt de Villepinte héberge 1.132 détenus est saturée.

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Il s'agit "d'accélérer le processus judiciaire pour ceux qui le méritent, fait valoir la littérature gouvernementale et évidemment pas d'ouvrir grand les portes de Villepinte", a assuré cette source qui a préféré garder l'anonyme, précisant toutefois, très loquace, que depuis mardi, le TGI de Bobigny "n'envoie plus personne à Villepinte". 
Le courriel de la directrice a été adressé mardi aux présidents et procureur des tribunaux de Grande Instance de Bobigny et Paris, qui orientent des prévenus en attente de procès et des condamnés à des peines inférieures à deux ans vers cet établissement.

Des conditions de détention indignes

Les magistrats assurent - et ce serait nouveau - qu'ils excluent d'"abaisser la réponse pénale" aux actes de délinquance ordinaire et se disent mis dans l'embarras, car ils ne veulent pas aggraver la situation déjà critique à la maison d'arrêt. Leur soutien politique au gouvernement et leur silence de cinq longues années a conduit le système pénitentiaire dans l'impasse qu'ils déplorent aujourd'hui, à l'heure de l'alternance. 

Des détenus qui "dorment par terre" ou sont logés dans le quartier des mineurs, des personnels "à bout", des incidents qui se multiplient: selon Philippe Kuhn, délégué régional du syndicat de surveillants SPS, affilié à la Fédération Générale Autonome des Fonctionnaires et sans cesse attaqué pars l'UGSP-CGT qui serait seul à défendre "des valeurs humanistes et internationalistes" (sic), Villepinte est au bord de la rupture.

La situation dans la maison d'arrêt est explosive, du fait de la surpopulation, de l'accès aux soins, au travail et au sport. "Ce ne sont pas des conditions d'accueil dignes. Comment voulez-vous qu'ils nous respectent?", a encore interrogé le syndicaliste.

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