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jeudi 18 janvier 2018

NDDL: le président renie son engagement et ne "fait pas ce qu'il dit"

Le président vibrion est dépassé par les événements

Macron se tient en retrait, envoyant Philippe au front.

Macron, fossoyeur de projets d'aménagement,
fait faire la sale besogne par Edouard Philippe
Que reste-t-il du président qui "fait ce qu'il dit" ? 
L'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes est le premier d'une série de reniements d'Emmanuel Macron  à l'épreuve de la réalité. Tandis que le camp présidentiel s'en défend et qualifie son abandon du combat de capacité "à trancher", les rebelles bretons célèbrent une "victoire historique" et les collectivités locales indignées se repassent la patate chaude.

Durant la campagne présidentielle, le candidat Macron s'était déjà lavé les mains de cette guerre de 50 ans, se retranchant derrière la nécessité de respecter les résultats du référendum départemental de juin 2016 favorable au projet d'aéroport régional.
"Je prends l'engagement de faire respecter ce vote, avec ma méthode", déclarait-il sur France 2, le 6 avril 2017. "Mon souhait, c'est de respecter le vote qui a eu lieu", avait-il insisté.

Macron n'est pas parvenu à "apaiser les choses."
Mais il précisait aussi son souhait de nommer, s'il était élu, un médiateur pour six mois maximum. "Je regarderai la situation, j'essaierai d'apaiser les choses. Si je n'y arrive pas, je prendrai mes responsabilités", expliquait-il.

Emmanuel Macron ne s'est pas mis en scène, mercredi
 
Le référendum sur l'aéroport du Grand Ouest a eu lieu le 26 juin 2016,
S. Royal étant ministre de l'Environnement (avril 2014-mai 2017)

Soucieux de faire oublier son engagement à "prendre ses responsabilités", Jupiter s'est retiré au sommet de sa montagne, laissant en première ligne son factotum Edouard Philippe, après avoir pris la décision solitaire d'abandonner le projet et avoir fixé la répartition des rôles, lors d'un tête-à-tête à l'Elysée, lundi soir.

"On ne peut pas parler de reniement", se défend l'Elysée. 
"Il avait annoncé durant la campagne qu'il fallait mettre les choses à plat, prendre le temps de la réflexion, avant de trancher", se justifie-t-on dans l'entourage du monarque-président.
Par ailleurs, "lorsqu'il s'était exprimé, l'option d'un développement de l'aéroport de Nantes n'était pas sur la table, prétend-on à l'Elysée. Elle est arrivée avec le rapport des médiateurs", souligne-t-on de même source.

"On ne déchire pas une consultation publique mais (...) je me donnerai six mois avec une personnalité indépendante, dépassionnée, pour mettre sur la table les éléments de comparaison qui éclaireront ma décision finale", entre le projet de Notre-Dame des Landes et le réaménagement de l'aéroport actuel, avait-il  expliqué en février au directeur de WWF, Pascal Canfin, ex-ministre écologiste délégué au Développement de Hollande au gouvernement Ayrault (2012-2014), ancien député-maire PS de Nantes. En novembre 2013, démentant les rumeurs concernant une possible suppression de l'écotaxe faisant suite aux manifestations contre celle-ci, Canfin (ex-compagnon de l'ex-députée EELV Eva Sas, ex-concubine de Jean-Vincent Placé) avait affirmé qu'elle serait bien appliquée...
"Passer outre le référendum serait un déni de démocratie", avait estimé Jean-Marc Ayrault, en décembre 2017.

Condamnations politiques du repli de Macron face aux activistes d'extrême gauche

Les chantres de la macronie tentent de préserver l'image du général qui bat en retraite en rase campagne. "Sur ce dossier, Emmanuel Macron est passé par toutes les couleurs de l'arc en ciel", estime Philippe Moreau-Chevrolet, un ancien journaliste à La Tribune (actionnaire majoritaire à 37%, le groupe international de nettoyage et de services Atalian, avec Lagardère, 28%) et L'Express, détenu par SFR Group (Altice Media Group, de NextRadioTV et de l'actuel SFR), également propriétaire du quotidien Libération.
Mais, avec cette décision, "il montre son grand pragmatisme", clame froidement le flagorneur mou, col ouvert à la guillotine de l'opinion. De ce fait, "cet échec pour l'Etat est aussi une victoire pour le président, car sa grande vertu est qu'il prend une décision, et vite, contrairement à ses prédécesseurs. On lui en sait gré" [sic]. Ainsi lui en saurait-ON gré de sacrifier l'intérêt supérieur de l'Etat, donc des Français... Les crevures ne se sentent plus !
Et d'expliquer que Macron n'en fait "pas une question de principe : il considérait que ce dossier pouvait lui pourrir son quinquennat et affaiblir durablement l'autorité de l'Etat, que l'opinion publique était fatiguée", insiste-t-il, justifiant une lâcheté politique d'intérêt personnel.
C'est d'ailleurs cet argument que martèlent les enflures de la majorité. "Enfin une décision, après 40 ans d'hésitation - dont un quinquennat socialiste auquel Macron a participé, d'abord à l'Elysée, puis au ministère de l'Economie -  (...) Ce gouvernement prend ses responsabilités et assume", s'est évidemment félicité Christophe Castaner, le patron de LREM (et ex-socialiste), tandis qu'Edouard Philippe dénonçait 50 ans de "décisions, de reculades et de non-décisions" qui ont mis l'Etat "face à un dilemme impossible" sur ce dossier.

Profitant de sondages actuellement favorables du fait de la faiblesse de l'opposition, l'Elysée espère ainsi étouffer un "dossier empoisonnant", dans lequel Macron s'efface piteusement et dangereusement, créant un précédent sur d'autres projets contestés d'aménagement et de développement, à la veille de batailles réformes politiques délicates. "A l'évidence, il ne s'agit pas de faire une pause et se dire que l'essentiel a été fait. Au contraire, il y a encore beaucoup de pain sur la planche", avait reconnu Edouard Philippe à l'issue du séminaire gouvernemental de rentrée début janvier.

L
e président n'a pas tenu parole, 
dénoncent d'ailleurs les partisans de l'aéroport. 
"C'est la première fois qu'il renie sa parole, car il avait dit qu'il ferait l'aéroport", a dénoncé le président socialiste du Conseil départemental de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, tandis que Ayrault, désavoué, se tient en retrait.

Emmanuel Macron "désavoue la victoire du 'oui' au référendum, souligne l'ancien ministre et député LR Eric Woerth (...) et ce alors qu'il s'était engagé à respecter ce choix lors des débats à la présidentielle".
 
"Le président avait pris un double engagement devant les Français : celui d'évacuer et surtout celui de respecter le vote", se souvient Bruno Retailleau, ancien président du Conseil régional des Pays-de-Loire et farouche partisan de l'aéroport.

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