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jeudi 1 février 2018

L'INSEE intègre le trafic de drogue dans son calcul du PIB

La croissance décolle !

Une demande de l'institut européen Eurostat et une décision de Macron qui booste le PIB

Le trafic de drogue bientôt pris en compte dans la richesse nationale. / DDM Illustration Th. Bordas
La police va-t-elle encore pouvoir entraver la ...croissance ?
Le débat est relancé sur la pertinence du PIB comme outil de mesure économique ! L'Insee a décidé d'intégrer le trafic de drogue dans le Produit intérieur brut (PIB), indicateur de richesse intérieure et de croissance, laquelle a enregistré une "hausse", aux dires de Bruno Le Maire...

L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) va "tenir compte de la consommation de stupéfiants et des activités liées à cette consommation sur le territoire national", a annoncé l'organisme public, mardi, dans un communiqué consacré à une série de modifications comptables actées par l'institut.

"Quelques milliards", une misère

Cette prise en compte, faite "à la demande" de l'institut européen des statistiques Eurostat - direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique à l'échelle communautaire - et destinée à aligner les statistiques françaises sur celles "des autres pays européens", entraînera "une révision en très légère hausse du niveau du PIB", prétend l'INSEE. En somme, un non-événement ?

"Il s'agira de révisions à la marge", a insisté Ronan Mahieu, le chef du département des comptes nationaux de l'institut public. Il a évoqué "quelques milliards" d'euros, à rapporter aux 2.200 milliards d'euros du PIB français. "Ça n'influera pas sur le chiffre de la croissance" en 2017, a-t-il par ailleurs raconté.

Les nouvelles données seront intégrées aux chiffres du PIB révisés et détaillés, qui seront publiés en mai. La révision portera sur les résultats depuis 1947.
Jusqu'à 23% du PIB au Maroc
C’est une bombe qu’a lancée l’an dernier le département d’État américain. Il a affirmé dans un rapport que la production de cannabis au Maroc équivalait à 23 % du PIB. En 2016, ce dernier s’élevait à 93 milliards d’euros. Le PIB marocain devrait donc être augmenté de quasiment un quart afin de prendre en compte le poids de l’économie souterraine du narcotrafic. On estime que le Maroc produit chaque année 700 tonnes de résine de cannabis.
Les Français sont de petits bras, suggère Eric Heyer, directeur du département analyses et prévisions à l’OFCE. Il l'affirme, "la modification ne chamboulera donc pas les comptes de la nation" : elle mettra du beurre dans les épinards de Bercy et dans les manipulations occultes de l'INSEE.
Et bientôt la prostitution aussi ?

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L'argent de la misère sexuelle n'a pas d'odeur
La décision de l'Insee fait suite à un long débat lancé par Eurostat en 2013. L'institut statistique européen avait alors demandé aux Etats membres d'intégrer le trafic de drogue et la prostitution dans leurs statistiques nationales, estimant qu'il s'agissait de ...transactions commerciales consenties librement.

L'objectif était d'harmoniser les données fournies par les pays européens, ces activités étant considérées comme légales dans certains Etats, à l'image des Pays-Bas, ce qui gonfle leur PIB, alors qu'on ne noterait que des effets à la marge ailleurs - selon Ronan Mahieu, et illégales dans d'autres.

L'Insee a pour l'heure refusé de comptabiliser la prostitution - en attendant que la GPA (gestation pour autrui), autre "transaction commerciale consentie librement", passe dans la loi -, estimant que le consentement des prostituées n'était "probablement pas vérifié". "Sur ce point, nous maintenons notre position", a indiqué Ronan Mahieu, 44 ans, droit dans ses bottes.

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